La toiture

Toujours à forte pente, la forme des toits évolue en fonction des époques. Le matériau de couverture change également.

Les couvertures en chaume des maisons Ă©taient autrefois très rĂ©pandues dans toute l’Alsace. Elles etaient encore prĂ©sentes dans le massif vosgien jusqu’au dĂ©but du XXe siècle

Vallée de la Bruche

Cet isolant thermique, très bon marchĂ©, a dĂ» son maintien au niveau de vie peu Ă©levĂ© des occupants. L’habitabilitĂ© du grenier et les risques d’incendie font que ces modestes chaumières possĂ©daient un conduit de cheminĂ©e bien avant les maisons au toit couvert de tuiles.

A la Renaissance, les toits sont tous Ă  deux versants « à bâtière », (Satteldach) et ne comportent pas d’abattants. Ils sont très inclinĂ©s (40 Ă  60%) afin d’Ă©vacuer rapidement l’eau de pluie.

A partir du XVIIème siècle, le faîtage est fréquemment coupé aux deux extrémités. On ajoute un triangle de toit au sommet du pignon pour former de vastes croupes (Walme).

Un Ă©gout de toit est rĂ©alisĂ© soit par trois rangs de tuiles superposĂ©es ou par un coyau pour rĂ©duire la vitesse d’Ă©coulement des eaux de pluies et pour Ă©viter leur ruissellement sur les murs. Une pièce de bois biseautĂ©e est placĂ©e sur la partie base du chevron afin de rĂ©duire la pente d’une toiture.

En raison d’incendies frĂ©quents, les propriĂ©taires sont incitĂ©s Ă  couvrir le toit de leur maison de tuiles. Celles-ci sont plates, en terre cuite, Ă  extrĂ©mitĂ© arrondie en queue de castor d’oĂą leur nom : Biberschwanz.
Elles ont une surface extérieure légèrement bombée.

Cependant dans certaines villes comme Ă  Wissembourg ainsi que dans le Sungau, les toits sont couverts de tuiles Ă  l’extrĂ©mitĂ© en pointe dites « fer de lance ».

Au XVIIIème siècle, la fausse croupe se rĂ©duit jusqu’Ă  ne plus compter que 4 Ă  6 rangs de tuiles.

DĂ©s le XVIIIème siècle, certaines grandes maisons bourgeoises ainsi que des bâtiments officiels, relais de poste, presbytères possèdent un toit « à la Mansart » avec quatre versants brisĂ©s très raides Ă  l’endroit des combles.

Les tuiles

FaçonnĂ©es Ă  la main, les tuiles anciennes prĂ©sentent des stries longitudinales pour facilitĂ© l’Ă©coulement de la pluie. La dimension des tuiles peut varier de 12 Ă  20 centimètres en largeur et de 24 Ă  28 centimètres en longueur.

La pose se fait de trois manières différentes :

La pose « simple »: les tuiles sont posĂ©es cĂ´te Ă  cĂ´te, les joints alignĂ©s dans le sens vertical. L’Ă©tanchĂ©itĂ© du joint entre deux tuiles est assurĂ©e par une Ă©troite et mince languette de châtaignier, l’Ă©chandole ou « Schindle ».

La pose « double »: les tuiles se recouvrent pratiquement de moitiĂ©, tant latĂ©ralement qu’en hauteur. On gagne en efficacitĂ© en supprimant le recours aux Ă©chandoles pour assurer l’Ă©tanchĂ©itĂ© mais on augmente le poids.

La couverture « couronnĂ©e » ou Ă  l’allemande : est une variante, plutĂ´t rare, de la prĂ©cĂ©dente : les lattes de toit Ă©tant plus espacĂ©es, le nez de la deuxième rangĂ©e de tuiles s’accroche non pas Ă  la latte elle-mĂŞme, mais aux talons des tuiles de la première rangĂ©e et ainsi de suite.

Sur les anciennes toitures on peut trouver des tuiles décorées. Ce sont souvent des tuiles de fin de journée (Fihrhowezijel) :

  • motifs gĂ©omĂ©triques en creux rĂ©alisĂ©s Ă  l’aide d’estampilles en bois gravĂ©
  • dessins au doigt
  • dessins de motifs traditionnels de l’art populaire gravĂ©s au stylet
  • dessins plus Ă©laborĂ©s appliquĂ©s avec un moule gravĂ© dans le   bois

Les tuiles portent aussi frĂ©quemment des motifs religieux : croix, trigramme christique « IHS », coeur plantĂ© des clous de la passion ou porte-bonheur comme l’arbre de vie, le soleil irradiant, le triangle Ă©quilatĂ©ral afin de protĂ©ger la maison contre les influences malfaisantes, la grĂŞle et la foudre, en la plaçant sous la protection divine.

Les tuiles faîtières sont scellées au mortier, de même que celles couvrant les arêtiers.

L’extrĂ©mitĂ© du faĂ®tage peut comporter certains ornements : un Ă©pi en terre cuite, une boule en cuivre surmontĂ©e d’une pointe, une girouette (Watterfahnel) ou un drapeau pour indiquer la direction du vent), parfois un coeur en terre cuite ou une bouteille protectrice, voire une figurine en terre cuite (coq ou autre animal, destinĂ©e Ă  veiller sur la maison).

 

La joubarbe (DĂ chwurzel) avait un rĂ´le de protecteur contre la foudre…

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