Saccage patrimonial à Hochfelden
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Le 27 juillet dernier, le maire de Hochfelden a commis l’irréparable : il a fait démolir la charmante petite maison à colombages sise place de la Libération, que nous avions tenté, en vain, de sauvegarder depuis le mois de mars 2021 ! |
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C’est loin d’être un dossier banal ; Stéphane Bern a d’ailleurs aussitôt réagi sur Twitter en ces termes : « Quel scandale patrimonial ! Stop aux démolisseurs ! Ces élus devront un jour rendre des comptes. » Son indignation a d’ailleurs fait l’objet d’un article paru dans le Figaro le 29 juillet 2022 (accessible ici). |
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En effet, cette petite maison, un jeune couple était prêt à débourser 50.000 € pour l’acheter, et à se remonter les manches pour la réhabiliter ! Il s’agit là d’une circonstance aggravante, puisque sa sauvegarde n’aurait strictement rien coûté à la commune ; bien au contraire ! Depuis le printemps 2021, nous avons évoqué à maintes reprises ce dossier sensible dans notre Blättele, puisque nous avons publié quatre articles, dans les numéros de mars et d’octobre 2021, et de février 2022 et de juin 2022. À noter que les DNA en ont publié une dizaine pour informer ses lecteurs. Inutile donc de reprendre tout l’historique de cet épineux dossier ; rappelons simplement les nombreux appels en faveur de sa sauvegarde, sous la forme d’une lettre à Monsieur le Maire : l’Architecte des Bâtiments de France, le Président de la CeA Frédéric Bierry par deux fois, le titulaire de la Mission Patrimoine Stéphane Bern, l’historien Georges Bischoff, et même une Lettre ouverte du président du Conseil Culturel d’Alsace, Christian Hahn ! Il convient de souligner les multiples contradictions et revirements dans les prises de position du maire de Hochfelden : • Le 7 juin 2021, dans sa lettre de rejet de notre recours gracieux : « Cette maison ne présente aucun intérêt sur le plan patrimonial ». • Lors de notre premier rendez-vous le 8 juillet 2021 : il a qualifié cette maison de ruine ! • Le 29 octobre 2021 : il nous écrit : « Nous sommes conscients de la valeur patrimoniale de cette maison. » • Au mois de février, il déclare que la proposition de rachat n’est pas honnête, car le prix de 50.000 € proposé par l’ASMA est trop bas. • Le 14 mars 2022, il sollicite donc les Domaines pour demander une évaluation de la valeur vénale de la maison. • Le 13 juin 2022, la commune nous envoie l’avis des Domaines daté du 29 avril, précisant que la maison, qualifiée auparavant de ruine, était à présent à vendre pour 99.450 €…! Mais alors, comment Monsieur le Maire peut-il justifier sa démolition ? Il a répondu à la journaliste des DNA : « L’ASMA a refusé notre proposition (d’achat à 110.000 €, NDLR) qui prenait fin au 30 juin ». D’une part, il n’y a jamais eu de date limite de fixée, et d’autre part, Monsieur le Maire était parfaitement informé par notre courriel du 22 juillet que le jeune couple était toujours intéressé, puisque, compte tenu des congés, nous avions sollicité l’accès le 25 août pour une nouvelle visite qui devait nous permettre de faire une estimation réelle de la valeur de la maison. C’est la raison pour laquelle, nous avions missionné un expert en valeurs vénales immobilières, inscrit sur la liste des experts de Justice près la Cour d’appel de Colmar, car l’avis des Domaines réalisé sans visite, était fortement sujet à caution, considérant par exemple comme comparable : « À Schwindratzheim, Belle maison alsacienne (150 m2 hab) avec une extension créée en 2015 (146 m2 hab) conçue pour 1 ou 2 familles, avec cour, dépendance, jardin sur un terrain de 6,34 ares. Cette maison de 10 pièces, avec piscine hors sol, et qui au vu des photos a fait l’objet de travaux de rénovation, affiche un prix de vente de 389.900 €, soit 1317 € HT/m2. » Pour cette maisonnette de Hochfelden, inoccupée depuis une génération, les Domaines ont retenu une valeur vénale de 1300 € HT/m2, alors que le maire l’avait qualifiée de ruine, et dans laquelle il avait même fait réaliser des manœuvres des sapeurs-pompiers… Mais il y a plus grave ; pourquoi le maire a-t-il dépensé des milliers d’euros supplémentaires pour faire raser une maison appartenant à la commune, que les Domaines ont évaluée à 110.000 € ? N’est-ce pas là un gaspillage irresponsable et inqualifiable des deniers publics, en ces temps de disette budgétaire ? Et même si les Domaines ont surévalué le bien, la commune avait entre les mains une offre écrite et ferme d’achat à 50.000 € ! Si on rajoute à cela que l’Architecte des Bâtiments de France a proposé au maire, en février 2022, un plan d’aménagement avec un nombre de places de stationnement similaire à celui prévu, tout en conservant la maison ancienne. Il a souligné que le terrain est suffisamment grand pour accueillir le parking sans nécessiter cette mesure lourde et irrémédiable qu’est la démolition totale d’un édifice témoin de l’histoire de Hochfelden. Ce à quoi le maire a répondu par écrit en refusant de remettre en cause le projet initial. C’est absurde : la commune aurait réalisé son parking, avec plus de 50.000 € de recettes complémentaires dans ses caisses, et la maison serait encore debout ! Enfin, nous nous permettons de citer un extrait de la lettre du Préfet de Région, adressée le 9 juin dernier au maire, après examen du dossier par la CRPA – Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture -, commission qui réunit des élus, notamment des maires, ainsi que des spécialistes du Patrimoine de toute la Région, lui recommandant de : « surseoir à la démolition de la maison alsacienne en pans de bois. Patrimoine architectural reconnu, cette démolition aurait un impact symbolique négatif important. » En effet, le pire dans ce dossier, c’est que, par son obstination, le maire de Hochfelden donne ainsi un très mauvais exemple à ses concitoyens en matière de respect du patrimoine bâti. Les élus, et les maires en particulier, sont censés être exemplaires. Malheureusement à Hochfelden, c’est manifestement l’inverse ! |
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Avis négatif de l’Architecte des Bâtiments de France le 5 avril 2022 sur le permis d’aménagement |
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Reportage de France Bleu Alsace sur la démolition, diffusé le 28 juillet 2022 : |
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Extrait du JT de France 3 Alsace du 28 juillet 2022, consacré à la destruction : |
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Lettre du 10 août 2022, que Frédéric Bierry a adressée au maire de Hochfelden : |
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Stéphane Bern : « Je me démène contre les maires qui veulent détruire les maisons à colombages » (L'Alsace, 28 août 2022)
Le 28 août 2022, L’Alsace a consacré sa rubrique « L’entretien du dimanche » à Stéphane Bern qui a été reconduit par le Chef de l’État à la tête de la Mission Patrimoine. Dans cette interview d’Étienne Ouvrier, Stéphane Bern exprime son amour pour le patrimoine alsacien. À la question « Vous avez une attache particulière avec l’Alsace ? », il répond en effet qu’il est « très attaché aux maisons à colombages et aux maisons traditionnelles alsaciennes » et qu’il se « mobilise avec l’ASMA […] afin d’éviter ce sacrilège ».
Paru en ligne sous le titre « Stéphane Bern : « La France est le pays le plus riche en termes de patrimoine », l’article est accessible en cliquant sur ce lien (accès intégral réservé aux abonnés).
Reprise des Stammtisch !
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Assemblée générale 2022
Notre Assemblée générale 2022 s’est tenue le dimanche 3 juillet 2022 à Bouxwiller (Pays de Hanau), alors même que Bergheim (Haut-Rhin) venait d’être élu village préféré des Français dans le cadre de la célèbre émission de Stéphane Bern créée il y a 10 ans, le quatrième village alsacien sur la liste ! Tous les retours font état de remerciements unanimes pour l’organisation de cette AG du cinquantenaire de notre association à laquelle ont assisté près de 150 adhérents et invités. L’événement a pu renaître de ses cendres après la réunion en distanciel imposée par la pandémie l’année dernière. |
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AG ASMA 2022 : la séance est ouverte ! (© JMB) |
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Monsieur le maire de Bouxwiller Patrick Michel nous a reçus dans la salle du centre culturel Marie Hart. Il a présenté avec beaucoup de chaleur la commune de Bouxwiller, chef-lieu du canton et siège de la Communauté de communes de Hanau-La Petite Pierre. En 1973, un rapprochement de « communes associées » s’est constitué, incluant Imbsheim, Griesbach-le-Bastberg et Riedheim, se mobilisant contre un projet d’installation de cimenterie au Bastberg ! Il a permis d’augmenter la population d’un quart, elle compte 3 860 habitants en 2020. À ce jour, Monsieur le Maire doit gérer un bourg d’une richesse patrimoniale remarquable (50 % des maisons datent d’avant 1949), avec son revers, celui d’une faible proportion de résidences principales construites depuis (18%). À la recherche de solutions contre une certaine atonie démographique et économique, des réponses ont été trouvées. Bouxwiller est devenue « petite cité de caractère » (1), la première en Alsace ; elle est également « Site patrimonial remarquable » (SPR) et « Petite ville de demain » (PVD). Plusieurs dispositifs pour un seul enjeu : dynamiser le centre-ville. Mais les actions ne portent pas exclusivement sur le centre bourg : un plan paysage veille à rendre l’entrée de ville attractive et le PLUi à limiter le développement périphérique. La « loi Climat », avec son dispositif « Zéro artificialisation nette » (ZAN), vient renforcer cette option en préservant tout à la fois les terres agricoles et en réhabilitant le centre ancien. Monsieur Michel conclut en disant que cette concurrence des territoires centre/périphérie est à présent dépassée. Dans son intervention, Monsieur Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) a, avec humour, émis d’emblée le vœu que « l’ASMA ne soit plus indispensable dans un avenir proche » ! Avant de nuancer toutefois son propos en rappelant que 200 à 300 maisons alsaciennes sont encore démolies chaque année. Partant de ce constat, il souligne les injonctions paradoxales qui visent tout à la fois à construire de nouveaux logements, à réduire de moitié la consommation de terres agricoles et à décarboner le fonctionnement économique. Confrontés à une nouvelle logique, les élus doivent sur-bâtir les centres villes et les surélever, ce qui peut menacer leur intégrité patrimoniale. Pour améliorer les capacités d’agir, il œuvre dans plusieurs directions : – en nommant Madame Sabine Drexler, conseillère d’Alsace et sénatrice du Haut-Rhin, référente de la protection du patrimoine au sein de la CeA, – en rendant les documents d’urbanisme plus protecteurs du patrimoine bâti, – en accompagnant les citoyens porteurs de projet de réhabilitation à l’aide de fiches pratiques, – en se projetant vers le futur avec l’opération, déjà menée depuis quelques années, de la « Maison alsacienne du 21e siècle ». À noter que la seule évocation de la « maison cube » a suscité de vives réactions de la part de l’assemblée ! En conclusion, le président de la CeA a mentionné le montant des aides accordées, la mise en place d’un co-pilotage avec les institutions et associations concernées et surtout, le projet de financer les communes qui mettront en place un dispositif de protection de leur patrimoine bâti. Denis Elbel, vice-président de l’ASMA a quant à lui rappelé toutes les actions menées au cours de l’année 2021, notamment l’élaboration du « cahier de doléances » soumis à la CeA qui en a retenu toutes les propositions, hormis celle qui relève plus spécifiquement de l’action de l’ABF. Il a mentionné les projets de PLUi de la Communauté d’agglomération de Haguenau et de la Communauté de communes du Sundgau, de suivre ce qui a été fait en matière de protection du patrimoine par la CoCoKo (2) à l’instigation de son président, Justin Vogel. Après avoir rappelé tous les outils de communication et de formation, dont les stages et les Stammtisch, il est entré dans le « dur » en dévoilant les trois nominés pour « le Bulldozer d’or 2022 ». La concurrence a été rude et seule la démolition hâtive et en catimini d’une maison protégée par le PLUi à Spechbach-le-Bas (Haut-Rhin) a fait la différence avec deux autres destructions non moins scandaleuses intervenues à Brumath (Bas-Rhin) et à Vœgtlinshoffen (Haut-Rhin) où le député sortant (non réélu) avait prétendu en savoir plus que l’ABF en matière de patrimoine. Un recours contentieux a été déposé auprès du Tribunal administratif en septembre 2021 contre la décision prise par le maire de Spechbach-le-Bas. Nous sommes dans l’attente de l’audiencement par le tribunal. Pour mettre un peu de baume sur les atteintes au patrimoine, l’ASMA a honoré deux élus, l’un pour son action sur la durée, l’autre pour son efficacité et le caractère innovant de sa démarche. |
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Remise du « Trophée ASMA 2022 ». De gauche à droite : Denis Elbel, Justin Vogel, Charles Schlosser, Frédéric Bierry, Bernard Duhem. (© JMB) |
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Le « Trophée ASMA 2022 » a été décerné à Charles Schlosser, maire de Lembach de 1996 à 2020, qui s’est engagé dès 1972 en fondant une association qui a procédé à l’inventaire des maisons remarquables de sa commune. Soucieux de préserver la langue et les « maisons qui parlent », il a ainsi réussi à faire renoncer à 13 démolitions pour lesquelles certains propriétaires lui en sont encore reconnaissants aujourd’hui. Justin Vogel, lauréat du « Trophée ASMA 2021 » (3) pour son action en faveur du patrimoine bâti dans la CoCoKo, a souligné le « rôle irremplaçable et incontournable de l’ASMA », venue en aide au repérage dans les 33 villages de la Communauté de communes. Dans son propos, il insiste sur le fait que « toutes les communes devraient en passer par là » et appelle à « penser le changement plutôt que changer le pansement ! ». Un des moments forts en émotions de cette AG fut celui de la remise des prix pour les réhabilitations exemplaires dans le Pays de Hanau. Jean Rapp, membre du Comité ainsi que Jean-Christophe Brua, architecte du patrimoine, se sont chargés du repérage et de la sélection. Jean-Christophe a présenté le Pays de Hanau, épargné selon lui par l’intense activité immobilière. Situé sur deux entités géographiques, celle du Kochersberg et du Piémont des Vosges, il en souligne la variété et la richesse architecturale et patrimoniale. D’où l’importance de la préservation du « joyau qui se trouve en son centre ». À Bouxwiller, 17 monuments sont identifiés, entourés de leur périmètre de protection aux règles nécessairement strictes. À cet égard, Jean-Christophe milite pour que l’on simplifie ce découpage pour n’en faire qu’un seul périmètre protégé. |
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Quelques médaillés d’or 2022. De gauche à droite : Jean Rapp, Denis Elbel, Isabelle François Ansel, M. Frémiot père, Alfred Matt, Madame Hirliman, Freddy Staath, Monsieur Konrath, Bernard Duhem (© JMB) |
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Les lauréats ont été nombreux à venir recevoir leur « médaille ASMA », d’argent ou d’or. Citons quelques interventions. Certains ont eu à cœur de rappeler ce que l’ASMA et les architectes du PNRVN (4) leur avaient apporté en matière de conseils et d’encouragements. L’un d’eux a brandi le livre publié en 1972 par Hubert d’Andlau-Hombourg et Jean-Jacques Mischler (5), en assurant que ce fut son livre de chevet. Le doyen d’âge de cette AG, Alfred Matt de Kirrwiller, a raconté la genèse de sa réhabilitation commencée en 1972. De son côté, Marc Becht, architecte et ancien membre de notre Comité durant des décennies, a rappelé l’histoire du chantier « participatif » des apprentis du lycée du bâtiment d’Illkirch en 1979 à la ferme Jacob de Buswiller. En 2012, l’architecte Isabelle François Ansel a dirigé, de fond en comble, la superbe réhabilitation des bâtiments de cette ancienne ferme datée de 1599, pour le compte de la famille Trog, les nouveaux propriétaires. Monsieur Konrath d’Obermodern a ajouté aux remerciements ceux de l’aide apportée par les artisans, Cédric Brenner et Jean Rapp. De jeunes adhérents récompensés ont déclaré que malgré 86 week-ends de trois jours consacrés aux travaux, « ça vaut le coup ». Freddy Staath de Riedheim a expliqué qu’il a tout changé : les tuiles mécaniques, les portes et les fenêtres en PVC ! Enfin, la famille Ghislain Hirliman de Schillersdorf, remercie également l’entreprise Brenner et le menuisier Aman, dont les mérites ont également été signalés par l’architecte Isabelle François Ansel, lauréate à Schalkendorf, qui a modestement souligné les prérequis de courage et de passion préalables à toute réhabilitation. Il n’est pas d’AG sans rapports d’orientation, moral et financier, présentés par Bernard Duhem, président de l’ASMA et Jean-Paul Mayeux, trésorier. Le rapport de nos deux réviseurs aux comptes, Madame Stéphanie Douté et Monsieur François Robert a été présenté par ce dernier. Tous ces rapports, ainsi que le renouvellement du mandat de nos deux réviseurs aux comptes et la nomination de trois nouveaux membres du Comité ont été massivement approuvés par le vote en ligne mis en place, auquel près de 40% des adhérents avaient pris part. L’apéritif offert par l’ASMA a été suivi d’un excellent repas buffet préparé et servi par la chef Martine Holveck et sa brigade, « Du panier aux couverts » de Rauwiller (Alsace Bossue). Afin de mieux connaitre « le joyau », les adhérents, répartis en trois groupes guidés par Béatrice Sommer, Laure Lickel et Robert Bittendiebel, ont pu découvrir cette belle ville de Bouxwiller, peu altérée par le barnum touristique qui caractérise parfois d’autres cités alsaciennes. Une visite libre du musée (entrée gratuite offerte par la municipalité), a permis à 36 adhérents de compléter leur connaissance de l’histoire et des traditions du Pays de Hanau. (1) Pour en savoir plus, site à consulter : www.petitescitesdecaractere.fr (2) Communauté de communes du Kochersberg et de l’Ackerland. (3) Cf. « Blättel 2021 », page 10. (4) Parc naturel régional des Vosges du Nord, créé fin 1975 et regroupant 111 communes situées à cheval sur les départements du Bas-Rhin et de la Moselle. (5) La maison alsacienne et sa restauration, éditions Alsatia Colmar. |
Au fil du temps
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Maïté Louis et Jacques Huert nous ont conviés à l’inauguration de leur Maison d’Hôtes située à Imbsheim en contrebas du légendaire Bastberg, lieu de réunion des sorcières et terrain de parcours de Goethe et Cuvier. Une certaine frénésie y régnait ce vendredi soir 20 mai à la veille du jour tant attendu de l’ouverture de leur maison d’hôtes et c’est peu dire qu’ils étaient transportés à l’idée de réaliser enfin le projet pour lequel ils ont payé de leur personne. Ce corps de ferme absolument authentique et surdimensionné présente à lui seul un cadre évocateur de toute l’histoire rurale alsacienne et un environnement enchanteur pour les personnes en mal de dépaysement. Cette rencontre autour d’un buffet de vins d’Imbsheim, jus de pommes d’Alsace et gâteaux du pâtissier local, fut l’occasion de croiser sur site tout ce que l’ASMA compte d’artisans spécialisés dans la réhabilitation des maisons alsaciennes : Brenner pour la charpente et la couverture, Jean Rapp pour la menuiserie, le chaufournier Boehm, l’entreprise Fischer pour la cuivrerie, l’entreprise Werhung pour l’électricité, l’entreprise Schaeffer pour la plomberie, Patrick Martinez pour le poêle ancien, et enfin l’architecte Jean-Christophe Brua, superviseur de ce chantier hors normes. Belle rencontre au cours de laquelle ils ont commenté leurs travaux conduit par le maître des lieux. Celui-ci ne tarit pas d’éloges sur leurs compétences et en présente fièrement le résultat. Ce fut aussi l’occasion de présenter l’histoire de cette maison, propriété de la même famille Wolff depuis probablement 1683 comme en atteste la pièce maitresse du pressoir entreposé à proximité du moulin à huile non moins ancien. Les chambres d’hôtes au nombre de quatre donnent sur une vaste cour fermée plantée en son centre d’un vénérable marronnier de 170 ans. Tables et chaises distribuées çà et là, offrent l’occasion de s’y attabler en toute quiétude. Jacques Huert n’a pas manqué de rappeler que le jour de Noël 1939, la maison reçut la visite de Pierre Dac et du violoncelliste André Navarra, bonne transition pour évoquer les projets ultérieurs de notre couple de musiciens (violon et hautbois) qui bénéficient encore de vastes espaces pour aménager salle de concert, lieu de réception et d’événementiel. Les nouveaux propriétaires ne se sont pas installés sur un terrain vierge puisque les derniers occupants, M. et Mme Régnault, avaient déjà aménagé trois chambres d’hôtes qui ont rencontré un grand succès. La vaste cuisine, équipée d’une pompe à eau intérieure, est le lieu d’élaboration de petits plats largement fondés sur les ressources du jardin potager, verger et basse-cour attenante. Très « écologique » également est la conception de l’aménagement intérieur qui recycle bois, métaux, toutes sortes d’objets détournés pour des usages les plus surprenants, qui ravissent les yeux et attestent de l’imagination sans limite des maitres de céans. Cédric Brenner a, quant à lui, contribué avec son autre grand talent à la décoration : tableaux, boîtes, bougeoirs en bois de réemploi. |
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La table d’hôtes apprêtée pour le petit déjeuner où trône le kugelhopf des familles. © SdB |
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Comment résister à la poésie de ce lit bateau couvert d’un édredon festonné en kelsch disposé sur un solide plancher à l’ancienne. © SdB |
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La dernière chambre d’hôtes aménagée. © ML |
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Une cuisine de pro. © ML |
Olwisheim : une maison à colombages de 1741 en proie aux flammes !
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Dans la nuit du 4 au 5 août 2022, le séchoir à tabac du superbe corps de ferme, sis au n° 36, rue principale à Olwisheim, a pris feu pour une cause encore inconnue à ce jour. Les 75 sapeurs-pompiers, arrivés rapidement sur les lieux, n’ont pas pu empêcher l’incendie d’atteindre la maison à colombages de 1741, dont la charpente a été totalement ravagée par les flammes. Hélène Michel, 88 ans, habitait seule la maison ; elle a pu quitter les lieux à temps et n’a pas été blessée. Son fils Jean-Claude, qui exploite la ferme, habite quelques maisons plus loin. Denis Elbel, notre vice-président, l’avait rencontré au mois de juin dernier, lors d’une réunion en mairie consacrée à la sauvegarde d’un autre corps de ferme menacé de démolition par le projet d’un promoteur lyonnais, au 19 rue principale. |
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Il a proposé l’appui technique et le soutien de l’ASMA, qui s’est rapidement avéré indispensable. En effet, l’entreprise de démolition, en charge du déblaiement des poutres calcinées, avait décidé d’arracher le pignon Nord, dont la partie inférieure, peu attaquée par le feu, était parfaitement récupérable. Son attitude obstinée a d’ailleurs conduit ce démolisseur à abandonner le chantier le 11 août au matin, retirant son équipe et son matériel. Mais l’entreprise Stell & Bontz a, sans tarder, pu reprendre les choses en main, mobilisant de nouvelles équipes qui ont repris le déblaiement, tout en préservant le pignon, qui continue à afficher fièrement ses 280 ans. |
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Une couverture provisoire a été mise en place par les charpentiers dès le 18 août. L’ASMA restera à la disposition du propriétaire pour l’assister dans les échanges à venir avec son assureur, afin que cette maison puisse être restaurée dans les règles de l’art. |
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« Cinquante ans de combats pour la sauvegarde des maisons alsaciennes »
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Le 8 mai 2022, les DNA ont publié un article de fond, signé Jean-François Ott, sur les « Cinquante ans de combats pour la sauvegarde des maisons alsaciennes ». Dossier « Grand format » à lire en intégralité sur le site des DNA en cliquant sur ce lien. |
La Mittelbadische Presse parle de l'ASMA
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Un article paru le 30 avril 2022 dans la Mittelbadische Presse parle des activités de l’ASMA. Preuve que nous partageons la passion de la sauvegarde du patrimoine local avec nos voisins outre-Rhin. À lire sur le site internet de l’ASMA en cliquant sur ce lien. |
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Journées européennes du Patrimoine 2022 : Découverte d'une maison alsacienne et de son isolation écologique à Eckwersheim
Renseignements sur FB ici.
Formation au terre-chanvre projeté, du 18 au 21 octobre 2022, près d'Angers
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L’ASMA n’est composée que de bénévoles et ne reçoit pas de subventions. Les carences de l’État en matière de protection et de valorisation de notre patrimoine sont importantes et pourtant, le bâti ancien est un élément fondamental pour relever les défis de notre temps. Alors, pour nous permettre de continuer à vous offrir chaque jour une expertise bénévole et à défendre notre patrimoine commun, nous avons besoin de vous ! N’oubliez pas… l’adhésion et le don à l’ASMA sont déductibles fiscalement à hauteur de 66%. Pour soutenir notre action, cliquer ici |
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Vous souhaitez réagir, contribuer, signaler ? ASMA |
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Asma's Blättele août-septembre 2022 - Contributeurs & appel à cotisation
‘s Blättele août-septembre 2022 – ContributeursSimone de Butler, Denis Elbel et Maryline Simler. Directeur de publication : Bernard Duhem. |
‘s Blättele – Appel à contributionVous êtes adhérents à l’ASMA et vous souhaitez nous aider mais vous ne savez pas comment ? Vous avez quelque chose à raconter en rapport avec la sauvegarde de la maison alsacienne (l’histoire de votre maison, des photos de votre chantier, une découverte insolite dans votre village) ? Contribuez au Blättele ! Envoyez-nous votre article à contact@asma.fr et nous le publierons dans cette section. Merci ! |
Ils nous soutiennent
« Les murs de nos maisons sont comme la chair de nos corps, ils ont besoin d’être protégés par un épiderme, d’être beaux et de pouvoir respirer comme notre peau. » Ets BISCEGLIA & Cie, Enduits à la chaux 11, rue de Brest |
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Eco Sphère Habitat – Projection de béton de chanvre, réalisation d’enduits à la chaux |
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Décap’Eco67 est une entreprise familiale spécialisée dans le décapage par Aérogommage et Hydrogommage, technique de gommage basse pression, économique et écologique, beaucoup plus douce que le sablage, qui permet d’intervenir sur notre patrimoine bâti et culturel, mobilier ou immobilier, comme nos maisons alsaciennes (colombages extérieurs et intérieurs, escaliers en grès, sous-bassements…). 06 79 44 14 27 |
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ADF Services diagnostique et traite les problèmes d’humidité de l’habitat, sinistre, humidité des murs, humidité de l’air, humidité des caves, moisissures, etc. Nous adaptons nos multiples techniques de traitement à la typologie du bâtiment et aux besoins de son occupant. Nous sommes formés à l’écorénovation et respectons les besoins spécifiques du patrimoine bâti ancien. |
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La Menuiserie Pierre SEENE SAS est spécialisée en rénovations à l’ancienne, faites- nous part de vos projets. |
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Ancienne fenêtre PVC 1 battant remplacée. |
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Nouvelle fenêtre patrimoine chêne en 2 vantaux. À noter : la finesse des profils périphériques. |