ADIEU 2020, BIENVENUE À 2021 !

À l’heure où nous préparons notre première lettre d’information de cette nouvelle année, il faut bien reconnaître que les mêmes incertitudes de 2020 planent également sur 2021, bien que le début un peu laborieux de la campagne de vaccination laisse entrevoir le bout du tunnel. L’espoir fait vivre, continuons à être résilients.

Un immense merci à nos adhérents

En 2020, l’ASMA a enregistré un nombre record d’adhérents : 802 précisément à jour de cotisation, contre 678 un an plus tôt, soit une progression de plus de 18% sur un an.

614 adhérents de 2019 ont confirmé leur attachement à l’Association en 2020, soit un taux de renouvellement des adhésions de 90,6%. Les reçus fiscaux ont été postés fin janvier.

188 nouveaux adhérents ont rejoint l’ASMA en 2020, nombre jamais atteint de toute notre histoire de bientôt 50 ans. La dernière et 802e adhérente de l’année est Marie-Louise, jeune septuagénaire, domiciliée en « vieille France » qui nous a adressé son chèque et son bulletin de cotisation issu d’un ancien flyer de 2017 avec le petit message suivant : « nota : propriétaire indivise de la maison bleue de Schlierbach ».  

Les vœux pour 2021

En septembre dernier, nous avions adressé un exemplaire de notre revue papier annuelle « Blättel » aux maires des 880 communes d’Alsace. Nous avons fait de même avec notre carte de vœux 2021, qui comportait un appel à ces derniers à se mobiliser pour inscrire dans leurs documents d’urbanisme un volet protection patrimoine ambitieux, seule solution pour, une bonne fois pour toutes, protéger les bâtiments remarquables de leurs communes.

De ce fait, nous avons reçu de nombreuses cartes de vœux de leur part en retour, avec quelques mots d’encouragement pour persévérer dans nos actions ainsi que bien souvent une citation d’anciens écrivains, penseurs ou philosophes. En voici quelques-unes, que nous vous laissons méditer ; certaines s’appliquent parfaitement aux actions de l’ASMA ou à la période difficile que le monde traverse.

« J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé. » (Voltaire)

« L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire. » (Henri Bergson)

« Si nous ne goûtions pas à l’adversité, la réussite ne serait pas tant appréciée. » (Anne Bradstreet)

« Au bout de la patience, il y a le ciel. » (Proverbe africain)

« L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut. » (Martin Luther King)

« C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas. » (Victor Hugo)

« Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera. » (Victor Hugo)

« Apprendre d’hier, vivre pour aujourd’hui, espérer pour demain. » (Albert Erstein)

« Le bonheur n’est pas toujours dans un ciel éternellement bleu, mais dans les choses les plus simple de la vie. » (Confucius)

 « Chaque difficulté rencontrée doit être l’occasion d’un nouveau progrès. » (Pierre de Coubertin)

« Que chacun s’efforce dans le milieu où il se trouve de témoigner à d’autres une véritable humanité. C’est de cela que dépend l’avenir du monde. » (Albert Schweitzer)

« Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu. » (Jean d’Ormesson)

« L’optimisme est la foi qui mène à la réalisation. Rien ne peut se faire sans l’espoir et la confiance. » (Helen Keller)

Citons encore deux messages reçus de maires:

« La sagesse chinoise nous enseigne qu’un seul moment de joie chasse cent moments de tristesse. » (Francis Hillmeyer, maire de Pfastatt)

« En l’an 2000, la commune a pu préserver une maison à colombages située au cœur de la partie ancienne du village grâce au volet de protection du patrimoine architectural et paysager inclus dans le POS de l’époque. Ce volet, qui comporte l’inventaire des structures à conserver au titre des maisons à colombages, porche en grès et arbres remarquables, a été repris dans l’actuel PLU. » (Pour Jean-Marc Schuller, maire de Sundhoffen, Nadine Deck, secrétariat de la mairie). BRAVO Monsieur le Maire.

Pour finir, la carte de vœux de Stéphane Bern, en charge de la Mission patrimoine, dont le soutien indéfectible dans le combat pour tenter de sauver la « Maison Greder » de Geudertheim nous a profondément touchés.

La photo représente le Collège Royal et Militaire de Thiron-Gardais sous la neige, que Stéphane Bern a restauré.

Carte de voeux de Stéphane Bern
Carte de voeux de Stéphane Bern
Geudertheim, le malaise persiste

La sauvage démolition de la « Maison Greder », la plus ancienne du village de Geudertheim datée de 1662, a scandalisé tous ceux attachés à la protection du patrimoine alsacien et suscité de très nombreuses réactions relayées dans les médias et dans nos lettres d’information publiées tout au long du second semestre 2020.

Afin d’éviter sa démolition, l’ASMA avait proposé de la maintenir sur place dans la cour de récréation du nouveau groupe scolaire en transformant cette maison en préau. Cette solution « pédagogique » avait recueilli l’aval de Frédéric Bierry, aujourd’hui président de la Collectivité européenne d’Alsace. Mais le maire Pierre Gross a décidé de totalement ignorer le courrier du 10 juillet de Frédéric Bierry et avait ordonné la démolition le 30 septembre dernier !

Démolition de la Maison Greder de Geudertheim

Démolition de la « Maison Greder » le 30 septembre 2020.

 

Toujours des réactions

Robert Werner, journaliste, écrivain, membre de l’Académie d’Alsace, correspondant de l’Institut de France (Académie des beaux-arts), a adressé un courrier au maire Pierre Gross, qu’il nous a autorisés à publier :

« Paris, le 15 décembre 2020

Monsieur le Maire,

Je tenais à vous dire l’émotion et la peine ressenties à la vue des images fixant la démolition d’une belle maison du 17e siècle, témoin de l’ancienne histoire du village. Cette destruction est d’autant plus affligeante que, probablement, ayant connaissance de projet qui consistait à l’abattre, des acquéreurs, futurs propriétaires et restaurateurs d’une telle demeure même en partie modifiée au 19e siècle, se seraient fait connaître.

J’ai consacré une partie de ma vie à montrer la beauté et l’histoire de l’Alsace, à travers plusieurs livres et de nombreuses émissions dialectales, sans oublier des dizaines de reportages à TF1 dont j’ai été l’un des rédacteurs en chef.

Oui, je tenais à vous dire combien – même si la construction d’une école est plus que louable – la vue de cette vieille maison à terre, en ruines, m’a profondément choqué. J’adresse une copie de ce courrier à l’ASMA, dont je suis adhérent depuis longtemps, en espérant que les centaines de membres de cette association, dans l’éventualité – hélas plus que probable – d’autres projets de destructions du patrimoine alsacien, seront mieux écoutés et pourront éviter des démolitions qui ne s’imposent pas.

Signé : Robert Werner ».

Robert Werner réagissait suite à la diffusion le 10/12/2020, dans la rubrique « La France défigurée » d’un des derniers journaux télévisés du 13h de Jean-Pierre Pernaut, d’un reportage tourné quelques jours auparavant. Le maire avait refusé de répondre aux questions du journaliste de TF1 qui s’était rendu sur place afin de réaliser ce reportage.

Dans sa livraison de février 2021, même « Le Chasseur Français » informe ses lecteurs sur l’impensable disparition d’un élément irremplaçable du patrimoine bâti alsacien et écrit :

« Le patrimoine fait polémique en Alsace. L’Association pour la sauvegarde de la maison alsacienne ne décolère pas. Malgré plusieurs recours, la plus ancienne maison de Geudertheim (construite en 1662) a été détruite sur ordre de la mairie en septembre pour faire place à une école. L’histoire est même arrivée aux oreilles de Stéphane Bern qui, dans un courrier adressé au maire, dénonce « un acte de vandalisme » ».

La polémique médiatique relancée en cette fin janvier 2021

En effet, Stéphane Bern, en charge de la Mission patrimoine, avait adressé une lettre ouverte au maire Pierre Gross le 25 novembre dernier, dans laquelle il ne mâchait pas ses mots pour qualifier cette destruction.

S’en était suivi une avalanche de réactions dans la presse écrite, parlée, télévisuelle régionale et nationale ainsi que sur les réseaux sociaux.

Sous le titre : « Maison Greder à Geudertheim : des propos peu amènes », la polémique médiatique a rebondi de façon inattendue suite à un article signé du journaliste Denis Tricard, publié dans les DNA Régions du 21 janvier 2021.

Cet article révèle qu’un député et 4 sénateurs et sénatrices ont adressé depuis Haguenau un courrier à Stéphane Bern daté du 22 décembre 2020, dans lequel ils se disent « choqués et surpris par la violence des propos tenus à l’encontre de M. Pierre Gross ». Ils poursuivent en évoquant : « la brutalité des termes que vous avez utilisés à son égard, sans étude préalable du dossier ni entretien avec lui, ont engendré un déferlement de violence contre cet élu de la République ». Ils concluent leur propos en affirmant « qu’une décision, conforme au droit, prise par un élu de la République dans le cadre de son mandat et dans le respect de ses compétences, ne saurait en aucun cas justifier un tel acharnement médiatique ».

Ce courrier, dont le journaliste s’était opportunément procuré une copie, Stéphane Bern, qui aurait décidé de ne pas réagir, en ignorait encore l’existence car, à cette date, il ne l’avait pas encore reçu.

Pour rectifier les faits

Les affirmations de ces parlementaires requièrent de notre part plusieurs remarques afin de rétablir la vérité des faits :

• Nous avions sollicité le soutien de trois d’entre eux par notre lettre ouverte du 25 mai 2020, afin qu’ils nous aident à convaincre le maire de Geudertheim de renoncer à son funeste projet de démolition. Aucun n’avait à l’époque donné suite ou répondu à notre courrier, à l’exception de Laurence Muller-Bronn, alors vice-présidente du Conseil départemental du Bas-Rhin, récemment élue sénatrice, qui nous avait fait part verbalement de son entier soutien.

• Reprocher à Stéphane Bern de ne pas avoir étudié le dossier et de ne pas s’être entretenu avec le maire est un bien mauvais procès. Stéphane Bern avait reçu de notre part un dossier complet sur le déroulé de cette affaire et s’était entretenu au téléphone avec notre vice-président Denis Elbel avant de rédiger son courrier.

• Depuis le mois d’avril 2020, Denis Elbel avait rencontré plusieurs fois Pierre Gross afin de lui présenter des solutions possibles de sortie par le haut. Au cours de leur dernière rencontre du 29 juillet 2020, le maire s’était engagé à faire étudier par son architecte, le cabinet d’architecture Nathalie Larché – Nicolas Metzger, l’option particulièrement économique que nous lui avions proposée de réutilisation sur place de la maison en préau. Le maire s’était d’ailleurs engagé à convier notre vice-président à une réunion de travail avec son architecte en échange d’un « cessez-le-feu médiatique » de la part de l’ASMA, que nous avions parfaitement respecté.

Mais à cette réunion technique avec les architectes sur l’intégration de la maison au projet d’école, si elle a eu lieu, ce que nous ignorons, il n’a jamais été invité à y prendre part !

• Une autre possibilité aurait été de démonter la maison et de la remonter dans le centre du village, où le maire avait montré à Denis Elbel un emplacement possible, à proximité de l’église catholique.

• Le jour de la démolition, Pierre Gross a envoyé un texto à 9h à Denis Elbel pour lui dire qu’il était en réunion, donc non disponible, mais que la démolition était en cours. Denis Elbel lui a répondu qu’il était, lui, sur place en train d’assister au désastre patrimonial et qu’il qualifiait son comportement « d’abus de confiance » à son égard.

D’éminentes personnalités s’insurgent contre cette prise de position des parlementaires

L’article des DNA du 21 janvier qui a révélé l’attaque de Stéphane Bern par ces parlementaires a bien évidemment entraîné des réactions en total désaccord avec le soutien à Pierre Gross, exprimé par les cinq signataires, dont deux ont été reproduites sous la rubrique « Courrier des lecteurs » publiées dans les DNA Régions du 24 janvier.

Le professeur Georges Bischoff, les historiens Jean-Laurent Vonau et Nicolas Mengus, ainsi que l’ancien maire de Lembach, Charles Schlosser, ont été les premiers à réagir.

Ces authentiques protecteurs du patrimoine alsacien nous ont autorisés à publier le texte qu’ils ont rédigé. 

Professeur Georges Bischoff (par courriel du 21/01/2021)

« Je viens de lire l’article des DNA de ce matin.

J’ai l’impression, désagréable, que les élus qui soutiennent M. Gross considèrent ce dernier comme une victime. Il faudrait leur faire comprendre que c’est lui-même le responsable de ce harcèlement, et que ce ne sont pas les défenseurs du patrimoine qui en sont responsables. L’amalgame est détestable.

Je pense que nos parlementaires devraient s’engager plus intelligemment pour une gestion respectueuse du paysage construit par les générations qui nous ont précédés, en étant plus attentifs aux mutilations, irréversibles, subies par la nature et par ce que les  hommes lui ont apporté. La fuite en avant actuelle est inacceptable.  

Le texte de M. Grodwohl qui vient de paraître dans le dernier numéro des Cahiers alsaciens mérite d’être largement diffusé.

Courage.

Cordialement. »

Georges Bischoff 

Protestation de Jean-Laurent Vonau (courriel du 22 janvier 2021)

« Comme ancien président de la Commission de la Culture, du Patrimoine et de la Mémoire du Conseil Général du Bas-Rhin, je suis sidéré de la réaction des élus nationaux face à la démolition d’une maison alsacienne de 1662, la plus ancienne de la localité, dans « un état globalement bon ! ».

Stéphane Bern a bien fait de réagir. La « brutalité de ses termes », n’a d’équivalent que « la brutalité de la pelleteuse » qui a commis l’irréparable. Il faut bien comprendre qu’un Maire, un Conseil Municipal engagent une responsabilité particulière en prenant une décision de démolir. La portée de l’acte dépasse largement la durée de leur mandat. Cela nécessite une réflexion préalable spécifique. La maison détruite, disparaît à jamais. On prive donc aujourd’hui les générations futures d’un patrimoine qui identifie l’Alsace.

Que cela plaise ou non, la maison à colombage fait partie de notre environnement. Sa conservation relève du développement durable écologique. Il nous faut arrêter son massacre. Sinon demain, l’Alsace n’est plus l’Alsace mais une province banalisée, morte… Nous devons trouver un moyen pour arrêter coûte que coûte cette phobie à vouloir « bétonner » nos villages, à vouloir les défigurer. Les élus doivent en être conscients et en devenir les premiers défenseurs.

Mettons-nous autour d’une table, organisons un séminaire de réflexion. Nous devons rechercher une solution vivable, finançable, acceptable par tous. L’enjeu est énorme. Il y va de notre enracinement historique, identitaire comme de notre développement touristique futur ».

Jean-Laurent Vonau

Réflexions de Nicolas Mengus (courriel du 22 janvier 2021)

« En Alsace, comme sans doute ailleurs, il se dit que tous les problèmes rencontrés viennent de la capitale. Le droit local disparaît, c’est la faute de Paris. La langue alsacienne disparaît, c’est la faute de Paris. Les maisons traditionnelles disparaissent, c’est la faute de Paris.

Et justement non ! L’exemple regrettable de la maison Greder, de Geudertheim, qui n’est hélas pas un cas unique, vient de démontrer que les plus grands destructeurs de maisons alsaciennes sont souvent les Alsaciens eux-mêmes ! Et, ce qui semble le plus chagriner certains, ce n’est pas de priver les générations futures de leur héritage culturel ou une région de ses attraits touristiques, mais plutôt qu’un non-Alsacien se mêle de « nos » affaires.

Dans sa lettre, Stéphane Bern a eu le courage d’appeler un « chat » un « chat » et de rappeler que signer un permis de démolir implique certaines responsabilités qu’il faut savoir assumer ensuite. Puisse sa lettre et ses répercussions susciter une prise de conscience : respecter le patrimoine français, c’est respecter la richesse de notre nation ».

Nicolas Mengus, docteur en histoire médiévale

Prise de position de Charles Schlosser (courriel du 22 janvier 2021)

« Quatre de nos cinq sénateurs bas-rhinois et le député de la circonscription de Haguenau se sont déclarés choqués par la violence des propos de M. Stéphane Bern dans son courrier de désaveu adressé au maire de Geudertheim suite à la démolition de la maison Greder. Il est vrai que Stéphane Bern n’y est pas allé avec le dos de la cuiller et on peut le comprendre.

    J’avoue pour ma part que j’étais au moins autant choqué qu’eux en prenant connaissance de leur lettre du 22 décembre dernier. Comment des élus de la République peuvent-ils solennellement affirmer « être très attachés au patrimoine remarquable de notre territoire et lutter de manière quotidienne à sa préservation », alors que trois d’entre eux ont été officiellement sollicités par l’ASMA en mai 2020 et n’ont même pas daigné bouger le petit doigt, pas même pour répondre à l’ASMA ? En politique, si on dit ce qu’on fait et on ne le fait pas, on perd son crédit !

    Choqué je le suis aussi lorsqu’ils affirment que Stéphane Bern n’a pas étudié le dossier préalablement. Or il était en possession d’une note circonstanciée émanant de l’ASMA.

    Je suis enfin choqué de constater que des parlementaires qui critiquent parfois en des termes violents tel ou tel membre du gouvernement voire le chef de l’État, eux aussi élus de la République, s’étonnent que Stéphane Bern qui œuvre avec compétence et passion pour la défense du patrimoine national réagisse vertement à une atteinte en règle de notre patrimoine local.

« Des geht ewers Bohnelied », cela dépasse l’entendement !

     Le meilleur moyen de défendre le maire de Geudertheim aurait été de l’aider à comprendre pourquoi la démolition de la maison Greder dépasserait le cadre de sa commune et serait une erreur dont il aurait à subir les conséquences. La voie choisie à posteriori pour soutenir un de leurs électeurs ne les glorifie pas, pas plus que le maire de Geudertheim ne s’est glorifié avec la démolition du 30 septembre dernier ».

Charles Schlosser, ancien maire de Lembach

Rappelons à nouveau que dans son pamphlet du 1er mars 1832, « Guerre aux démolisseurs », publié dans la Revue de deux mondes, Victor Hugo écrivait :

« Il faut arrêter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait. Qu’on la fasse. Quels que soient les droits de la propriété, la destruction d’un édifice historique et monumental ne doit pas être permise à d’ignobles spéculateurs que leur intérêt imbécile aveugle sur leur honneur ; misérables hommes, et si imbéciles qu’ils ne comprennent pas qu’ils sont barbares !

Il y a deux choses dans un édifice : son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous.

Donc, le détruire, c’est dépasser son droit. »

Que les cinq parlementaires signataires de cette lettre à Stéphane Bern, méditent sur ce qu’écrivait Victor Hugo. Contrairement à ce qu’ils affirment, le maire de Geudertheim a bien dépassé son droit, au moins « moral », en ordonnant la démolition de la « Maison Greder ».

Et qu’enfin, ils la fassent, cette loi. C’est leur travail après tout !!

Dernière minute, une communication de notre vice-président Denis Elbel :

« J’ai eu un long entretien téléphonique le 26 janvier dernier avec Madame Laurence Muller-Bronn, sénatrice du Bas-Rhin depuis quatre mois, au sujet de cette malheureuse lettre qui a été adressée à Stéphane Bern le 22 décembre dernier, et qu’elle a signée.

Elle le regrette vivement et présente ses excuses à l’ASMA avec qui elle partage totalement les objectifs de la défense de la maison alsacienne. Il s’agit d’une « erreur de jeunesse » dans son nouveau poste de sénatrice ».

L’ASMA les accepte bien volontiers, d’autant plus que, d’expérience, nous savons pertinemment l’engagement sincère de cette authentique défenseur du patrimoine.

À notre humble avis, des âmes charitables ont essayé de voler au secours de Pierre Gross en mettant injustement en cause Stéphane Bern et relançant de ce fait la polémique médiatique. Force est de constater que le maire de Geudertheim n’a finalement récolté que ce qu’il a semé. Qu’il assume seul ses responsabilités.

 
Courrier daté du 22 décembre 2020 de 5 parlementaires à Stéphane Bern
Courrier daté du 22 décembre 2020 de 5 parlementaires à Stéphane Bern

Courrier daté du 22 décembre 2020 de 5 parlementaires à Stéphane Bern.

Un heureux dénouement pour le volet patrimoine du PLUi de la Communauté de Communes du Kochersberg et de l’Ackerland (CoCoKo)

« Certains craignent que cela arrive ; d’autres aimeraient que cela arrive ;

Et puis il y a ceux qui font que cela arrive.

Aussi, allons plus loin ensemble et faisons en sorte que la détermination d’aujourd’hui nous mène au succès de demain ». 

Ainsi écrivait Justin Vogel, maire de Truchtersheim, président de la CoCoKo dans sa carte de vœux 2021.

Rappel des faits

À l’initiative du président Justin Vogel, les 23 communes constituant la Communauté de Communes du Kochersberg et de l’Ackerland (CoCoKo) avaient décidé d’inclure dans leur PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal) un ambitieux volet patrimoine en réalisant, dans chacun des 33 villages la composant, un inventaire du patrimoine bâti à préserver, dont le repérage avait néanmoins été laissé à l’initiative de chaque maire ou maire-délégué concerné.

L’enquête publique s’était déroulée mi-2019 ; l’ASMA avait à cette occasion constaté que de nombreux villages n’avaient réalisé que partiellement les repérages nécessaires, voire aucun repérage du tout.  

Suite notamment aux observations formulées par l’ASMA auprès de la Commission d’enquête, celle-ci avait délivré un avis favorable au projet de PLUi, assorti d’une recommandation expresse de parfaire et de compléter son plan patrimoine.

Les conseillers communautaires n’avaient pas tenu compte de cette recommandation et avaient approuvé en l’état le PLUi le 14 novembre 2019.

L’ASMA avait considéré qu’il était essentiel de mettre en œuvre la forte recommandation de la Commission d’enquête afin de protéger également près d’un millier de bâtiments et autres éléments constitutifs du petit patrimoine pas encore repérés à ce stade, et avait dans ce but déposé un recours contentieux auprès du Tribunal administratif le 10 janvier 2020. Trois autres associations de défense du patrimoine s’étaient jointes à notre recours : la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d’Alsace (SCMHA), Maisons paysannes de France (MPF) et Patrimoine Environnement.

Le Tribunal administratif propose une procédure de médiation

L’ASMA a immédiatement donné son accord de principe à cette proposition de médiation et la CoCoKo a suivi. Le Tribunal administratif a alors désigné, début juillet 2020, comme médiateurs, Madame Nathalie Mauvieux et Maître Benoît Horn.

Deux réunions plénières ont été nécessaires pour aboutir à un accord acceptable par tous et une convention cadre a été rédigée conjointement par Jean-Claude Lasthaus, maire de Berstett et premier vice-président de la CoCoKo, et Denis Elbel, vice-président de l’ASMA. Le Conseil communautaire du 10 décembre 2020 de la CoCoKo a pris une délibération votée à l’unanimité autorisant le président Justin Vogel à la signer.

Aux termes de cet accord gagnant-gagnant, les 10 villages de la CoCoKo qui n’avaient prévu aucune protection de leur patrimoine bâti, et les 10 autres qui n’avaient fait qu’un repérage très partiel, réaliseront cet inventaire dans un délai rapide, en principe avec l’aide de l’ASMA. Ces repérages seront intégrés au fur et à mesure dans le PLUi, au plus tard en 2022. De son côté, l’ASMA et les 3 associations amies se sont d’ores et déjà désistées de leur recours auprès du Tribunal administratif.

Comme l’a rappelé le président Justin Vogel (cf. DNA de Strasbourg-Campagne du 15 janvier 2020), la CoCoKo est la première communauté de communes en Alsace à avoir introduit la protection du patrimoine bâti dans son PLUi.

Une belle illustration de son message de vœux : « Et puis il y a ceux qui font que cela arrive ».

Épilogue

Une bonne moitié des repérages menés conjointement par les maires, leurs adjoints concernés et Denis Elbel, vice-président de l’ASMA, ont déjà été réalisés dans cet ordre à Woellenheim, Reitwiller, Gimbrett, Rumersheim, Berstett, Ittenheim, Durningen, Dossenheim, Rohr, Wintzenheim/Kochersberg et Gougenheim. Deux autres sont programmés le 5 février à Kienheim et le 11 février prochain à Pfettisheim.

Repérage de Gimbrett avec le maire-délégué Freddy Bohr

Repérage de Gimbrett avec le maire-délégué Freddy Bohr.

 
Repérage de Reitwiller avec la maire-déléguée Anne-Marie Rohfritsch

Repérage de Reitwiller avec la maire-déléguée Anne-Marie Rohfritsch.

Une « Maison alsacienne du 21e siècle » au pays de Hanau

Dans le cadre du programme « La Maison alsacienne du 21e siècle » mené conjointement par le CAUE et le conseil départemental du Bas-Rhin, Madame Isabelle François Ansel, architecte, s’est proposé de nous faire visiter son corps de ferme à Schalkendorf. Nathalie Fuchs, membre de l’ASMA  engagée dans un projet de restauration, y a trouvé réponse à ses questions et bénéficié d’un temps d’écoute remarquable.  

La démarche « La Maison alsacienne du 21e siècle » se veut à la fois « vitrine et laboratoire »

Elle doit accompagner les porteurs de projet et participer à « la préservation et l’identité des villages et des paysages. » Objectif largement partagé par l’ASMA d’autant plus que pour y parvenir le programme privilégie « la co-construction et la contractualisation sous forme d’engagements réciproques » et comprend une aide financière.

La visite nous a mis en interaction permanente et Madame François après avoir brièvement présenté le projet de restauration qu’elle a mené à bien, a donné avec beaucoup d’humour, les réponses aux questions qui finalement se posent le plus fréquemment dans cette entreprise.

Une exploitation agricole trouvée en 2000 dans son état de 1965

La visite extérieure a d’abord permis de préciser le planning des travaux : sur une période de vingt ans la première année a été décisive : il s’agissait de vider la place de tout son contenu.  Madame François dit « C’est un peu comme à Pompéi, l’activité agricole a cessé et la maison s’est trouvé figée dans son état de 1965 ». Il n’a pas fallu moins de 4 mois pour vider les lieux : 18 bennes de débris, sable, gravats, notamment tous les crépis de cette maison enduite par un souci de modernité apparu dans l’entre-deux guerres. Ces façades de crépi gris n’incitaient d’ailleurs pas à l’achat du bien. Les membres de son entourage, peu enclins à encourager l’initiative, n’ont pas manqué de le signaler à la future propriétaire.  

Maison de Schalkendorf

Il fallait l’œil expert de l’architecte pour y voir les potentialités de mise en valeur, augmenté du « coup de cœur », seule garantie de la réussite de l’entreprise.

 

Les impératifs d’une restauration fidèle, sur la rue  

Trouver la maison après 50 ans d’inoccupation « c’est une chance : il y avait peu de modifications sur la structure en chêne, mais c’est aussi une contrainte, puisqu’après avoir fait place nette, il a fallu consolider la structure, évaluer l’état du colombage et découvrir sous le crépi les poutres à changer ou à réparer ». Cette vacance a été malheureusement aussi l’occasion du déménagement ou pillage du mobilier et menuiseries intérieures. Aux grands travaux les grands moyens, la maison affaissée a été remontée grâce à l’utilisation d’un cric forestier. Il subsiste encore une gangue de béton sur le soubassement pour laquelle une solution reste à trouver.

Quant aux toitures, l’impératif de sécurité – un pignon effondré sur la rue – imposait de faire une nouvelle couverture de tuile plates, au grand dam de l’ancienne propriétaire qui rêvait que sa maison soit couverte de grandes tuiles mécaniques neuves ! Une couverture simple a été retenue pour les dépendances et une couverture double assure l’étanchéité de la maison d’habitation. Sans tous les travaux entrepris et réalisés par le couple et les membres de la famille, la ferme vétuste était vouée à la démolition et l’emplacement permettait d’y construire un petit lotissement voire un immeuble ! Échéance regrettable mais malheureusement fréquente au cœur des villages alsaciens, où s’exerce une forte pression foncière.

Une re-création interne répondant aux exigences d’une activité contemporaine  

Puis est venu le temps de la re-création, d’autant plus que Madame François a implanté son cabinet d’architecte dans la dépendance. Il y a là un double intérêt à résider sur le marché local et la maison restaurée devient exemplaire sans toutefois imposer un modèle. L’expérience vécue et parfois les tâtonnements de l’architecte et de son mari ingénieur dans le génie civil sont également gage de fiabilité. Cette recherche de la meilleure solution est bien connue et partagée par tous les restaurateurs de maisons alsaciennes. L’ASMA y prend d’ailleurs toute sa part avec ses Stammtisch, rencontres mensuelles de particuliers porteurs de projets.

La réorganisation des lieux a permis d’ouvrir une perspective sur le verger et la colline, auparavant bouchée par des constructions adventices.

Maison de Schalkendorf

De son bureau Madame François bénéficie d’une vue imprenable grâce à une grande verrière sur balcon créée de toutes pièces. Qui a dit que les maisons alsaciennes étaient sombres ?

 

C’est l’œuvre de réinterprétation de l’entreprise Brenner d’Alteckendorf qui a également proposé la construction d’un pigeonnier dans la cour en lieu et place d’un appentis disgracieux, et rhabillé de colombage un mur en briques pour fermer la cour d’usage professionnel.

Maison de Schalkendorf

Vue de la cour vers la maison d’habitation et ses carrés de jardin.

 
Maison de Schalkendorf

La récupération et la mise en place de la « plus belle balustrade du canton » trouvée sur une ferme démolie à Grassendorf par l’entreprise Brenner.

 

Toutes les portes nous ont été ouvertes

Pour la visite intérieure toutes les portes nous ont été ouvertes, l’occasion de voir une installation qui conserve peu ou prou la distribution d’origine et l’installation de tout le confort moderne notamment dans la cuisine vaste et ouverte sur la lumière de la cour. En termes de menuiseries intérieures, des pièces chinées et collectées : façades d’alcôve, portes, encoignures ont été rajustées grâce au travail expert de Jean Rapp de Rangen. Les menuiseries extérieures quant à elles ont été réalisées par le menuisier du village Gilbert Hammann. Les parquets, en chêne brossé huilé qui remontent sur les façades de meubles de rangement ou de support de l’audio-visuel, ont été mis en place par un menuisier de Wangen, Patrice Weser. Ces parquets d’une grande sobriété sont de surcroît d’un entretien très facile. Le chauffage sur les trois niveaux est assuré par une pompe à chaleur géothermique et la maison est équipée d’une aspiration centralisée et d’un réseau éthernet. Madame François fortement aidée en cela par son mari nous a convaincus qu’une maison alsacienne pouvait être équipée de tout le confort moderne et n’impliquait pas, sauf choix délibéré, de vivre dans des conditions spartiates. De plus, la distribution peut être modulée sans dommage par le déplacement du colombage qui peut être ripé à la demande.

Un nouveau cycle d’usage

Cette maison dont la partie la plus ancienne est datée de 1723, mais construite en 1799, a retrouvé de justesse un nouvel avenir. L’acquisition en a été plus que problématique, la dernière occupante ayant promis à sa mère sur son lit de mort de ne pas s’en séparer de son vivant. Restait la solution du bail emphytéotique qui donne au preneur un droit d’acquisition moyennant le paiement d’un loyer modique. Ce blocage face à la vente n’est pas rare alors même que le bénéficiaire pourrait faire un usage utile du fruit de la transaction.* Cette solution a permis à la dernière propriétaire de garder un droit de regard et de visite auprès de ses repreneurs !

S’agissant de transmission, Madame François s’est déjà posé la question de l’avenir de sa maison par rapport à ses enfants. Elle résume ainsi l’alternative « préserver et se libérer tout à la fois ? ». L’aménagement doit en effet offrir une porte de sortie pour la nouvelle génération. Elle suppose un « lâcher prise » à l’égard de la restauration initiale et doit ouvrir la possibilité d’un nouveau cycle d’occupation.

*L’acquéreur souvent jeune, plus aisé, parlant français, peut être perçu comme « étranger ». Faut-il y voir une crispation par rapport aux héritiers peu intéressés à la reprise par divergence de goût ou en en manque de moyens ? 

Viv(r)e la ferme alsacienne aujourd’hui

Carole Waldvogel et Gilles Becker, membres de l’ASMA, entament la 3e année de la restauration dans les règles de l’art du corps de ferme dont ils sont propriétaires.

Ils nous font partager leur expérience. Bravo à eux !!

Le 7 février 2019, nous achetions une ancienne ferme au cœur du village d’Engwiller, tout près de Pfaffenhoffen et du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord. Située sur la belle place d’Échauffour et sur presque 10 ares de terrain, cette ferme (connue localement sous le nom de « ‘s Weileschnieder’s ») se compose d’une maison à colombages, d’une petite dépendance en briques et de ce qu’il reste d’une grange en partie détruite : une fosse à betteraves au milieu, la porcherie sans toiture à droite et, tout à gauche, l’étable surmontée d’un grenier à foin datant de 1954. 

Clés en main, nous savions que nous nous engagions dans de longues années de travaux, mais armés de notre volonté et d’un moteur : l’envie de faire revivre la ferme « autrement », avec des idées plein la tête pour cela.

Car, nous ne sommes pas agriculteurs et n’en avons pas la vocation. Mais nous souhaitions habiter la ferme, tout en ouvrant ponctuellement au public cet endroit que nous imaginions plein de vie à son apogée. Dès le départ, notre idée a été d’aménager une chambre d’hôtes dans la maison, pour faire découvrir un certain mode de vie « à l’alsacienne », et d’organiser des événements dans l’étable et/ou la cour : expositions d’artistes, rencontres de jardiniers-bricoleurs ou de membres locaux de l’ASMA, et pourquoi pas, des kermesses et autres petits marchés de Noël qui, un jour, pourraient s’étendre à la place d’Échauffour…? (Espoir).

Comme nous avons tous deux une activité professionnelle parallèle, c’est un projet au long court. Mais en déjà presque deux ans de travaux, nous avançons assurément vers notre but, avec une ligne directrice : respecter l’existant, en le touchant le moins possible (ou en restaurant les parties d’origine détruites ou abîmées), pour asseoir, sur cette base, un nouvel usage conforme à nos souhaits.

C’est ce que nous faisons pour la maison d’habitation, qui focalise toute notre attention depuis le démarrage des travaux. Parmi les belles surprises, nous apprenions en cours de chantier qu’il s’agit sans doute de la plus ancienne maison du village encore debout : datant probablement de 1719, avec une extension construite en 1829. La différence de style constructif entre les deux « époques » est d’ailleurs assez frappante.

État actuel de la façade avant.

État actuel de la façade avant.

 

Depuis deux ans, nous avons libéré le bâtiment de tout le plâtre qui tapissait l’intérieur (soit 8 bennes), fait remplacer les poutres défectueuses et réinstaller une grande partie du colombage manquant (ou remanié à travers les époques) selon le modèle constructif d’origine. C’est en particulier le cas au rez-de-chaussée de la partie ancienne de la maison, visible de la place, dont le colombage avait été remplacé après-guerre par des moellons en pierre, sur 8 m de long.

Pour le remplissage des miroirs, nous avons utilisé les matériaux anciens présents sur place, qui ont été réemployés : du torchis et des briques pleines en terre cuite. Nous avons aussi utilisé des techniques modernes qui nous semblaient compatibles avec notre recherche d’un équilibre, entre respect du bâti ancien et confort de vie conforme à nos attentes. C’est le cas pour la toiture, que nous avons couverte avec des tuiles Biberschwanz anciennes – en lieu et place des tuiles mécaniques existantes -, et sous lesquelles nous avons fait installer un pare-pluie, qui protège les panneaux isolants en fibre de bois d’une épaisseur de 8 cm, posés sur les chevrons. Cette technique, dite du « sarking » (isolation par l’extérieur), va nous permettre de réaliser une isolation intérieure moins épaisse, et donc de laisser apparente une partie des chevrons d’origine. Ainsi, outre la vue sur la forêt d’Engwiller, nos futurs hôtes, logés dans de larges combles, pourrons admirer une belle charpente d’époque !

État actuel de la façade arrière.

État actuel de la façade arrière.

 

L’installation de baies vitrées, au rez-de-chaussée arrière de la maison, poursuit le même objectif à la fois esthétique et thermique. En effet, nous avons agrandi les trois fenêtres existantes de ce rez-de-chaussée en moellons, pour en faire de larges baies vitrées. Sur cette façade, qui est orientée sud-ouest, les baies auront donc deux grands avantages : faire entrer plus de lumière dans les pièces à vivre et, en hiver, la chaleur du soleil, pour retarder la mise en chauffe du bâtiment. Mais pour rester en harmonie avec le style global de la maison, et donc dans un souci esthétique, nous avons choisi de les encadrer avec des poutres anciennes. Si, tout au long du chantier, nous avons pu observer combien la maison a évolué dans le temps depuis sa construction, cette modification (l’élargissement des fenêtres) signe notre contribution à son histoire, en y apportant une touche contemporaine et écologique à un endroit circonscrit.

À propos d’écologie, l’un de nos chantiers en 2021 sera de réutiliser l’ancienne fosse à purin, qui se situe tout à côté du Schlupf, pour en faire une cuve de récupération d’eau de pluie pour la maison et le jardin. Cette année sera aussi celle du démarrage des travaux intérieurs : isolation en chaux-chanvre, installation des fenêtres et portes d’entrée et aménagement – au moins sommaire – du rez-de-chaussée.

Dans les années à venir, l’ancienne porcherie fera office de pergola. Avec les trois murs et les solives métalliques qu’il lui reste, elle en a l’apparence et l’orientation : ce qui limitera les travaux. Nous ferons simplement pousser des pieds de vigne à proximité, pour les faire grimper sur les solives et nous protéger du soleil estival. Quant à l’ancienne étable, nous l’avons évoquée précédemment, elle pourra devenir un lieu d’exposition, de réunion, d’échange, etc. Concernant le grenier à foin qui est au-dessus : aucun projet précis pour le moment !

Il faut dire que pour mener déjà l’ensemble de ces projets à terme, il va nous falloir encore beaucoup de travail et de persévérance. Et, pour garder la motivation et l’énergie sur la durée, nous savons désormais combien le fait d’être soutenus est important. Car, si nous avons avancé jusque-là, malgré les difficultés, c’est bien grâce aux soutiens que nous avons reçus, quelle que soit leur forme : aide de la famille, d’ami-e-s et d’amateurs sur le chantier ; conseils de l’ASMA et d’artisans qualifiés ; aide et conseils de notre voisin, fin connaisseur du bâti ancien, qui nous a également fait don des deux cadres de lucarne installés sur le toit (nous permettant un meilleur apport de lumière dans les combles) ; accompagnement de l’Architecte des bâtiments de France de notre secteur, et de la Fondation du Patrimoine dont nous avons eu la joie d’obtenir le label l’année dernière.

Continuez à nous soutenir : nous avons besoin de vous afin de poursuivre cette belle aventure ensemble sur Glycine & Colombages, notre page Facebook, et dans la vraie vie, lors de nos événements. Car oui, il en faut du courage et de la volonté pour mener un tel projet !

Carole Waldvogel et Gilles Becker

Carole Waldvogel et Gilles Becker nous parlent de la restauration de leur ferme dans le JT d'Alsace 20 du 11 janvier 2021 va ici

 

ENGWILLER : Une seconde vie pour la plus ancienne ferme de la commune
 
 
Conférence en ligne : La charpente du XIIIe siècle de la grange de la Maladrerie Saint-Lazare de Beauvais

Une conférence très instructive de Frédéric Épaud, chargé de recherche au CNRS (LAT – UMR 7324 Tours), qui s’est tenue le 19 septembre 2020, dans la grange de la Maladrerie Saint-Lazare de Beauvais.

Artisans d'exception : les poêles alsaciens en faïence, une fabrication ancestrale
 
En conclusion

‘s Blättele janvier-février 2021 – Contributeurs

Gilles Becker, Simone de Butler, Denis Elbel, Jean-Paul Mayeux, Maryline Simler et Carole Waldvogel.

 
 
 

‘s Blättele – Appel à contribution

Vous êtes adhérents à l’ASMA et vous souhaitez nous aider mais vous ne savez pas comment ? Vous avez quelque chose à raconter en rapport avec la sauvegarde de la maison alsacienne (l’histoire de votre maison, des photos de votre chantier, une découverte insolite dans votre village) ? Contribuez au Blättele ! Envoyez-nous votre article à contact@asma.fr et nous le publierons dans cette section.

Merci !

 
 
 

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Ils nous soutiennent

 
 
 

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