Brumath : et encore une démolition de plus !!!

L’encre du Blättele « Spécial Brumath » diffusé le 26 avril dernier n’est pas encore sèche, que déjà s’annonce, toujours à Brumath, et en plein centre ancien cette fois-ci, une nouvelle démolition d’une maison à colombages située sur la tranquille place Geoffroy Velten, derrière l’église catholique. Mais ce nouveau scandale patrimonial est accentué par le fait que le projet d’immeuble prévu à la place de cette maison ne s’intègre absolument pas dans le cadre de cette placette de par son gabarit disproportionné et sa volumétrie cubique.

L’alerte a été donnée le 20 mai par Daniel Benoist, le président de l’association des Amis du Patrimoine Brumathois en ces termes : 

« Aujourd’hui, à Brumath, sonne le tocsin pour une maison juste derrière l’église. C’est une maison à colombages, 18e ou 19e siècle, mais regardez par quoi elle va être remplacée !  

Brumath - Place Geoffroy - Avant/Après démolition

Elle fait partie de ce cercle de maisons qui bordent la place du marché dont la plus ancienne date du 17e siècle.

L’association des Amis du Patrimoine Brumathois a déposé le 13 août 2015 un recours contre ce projet auprès du Tribunal Administratif. À l’automne 2015, l’association a organisé une pétition qui a recueilli 600 signatures. Le 17 avril 2018, le Tribunal administratif a rejeté le recours pour vice de forme.

Le propriétaire a attendu le dernier jour, le 17 avril 2021, 3 ans après le rejet du recours pour déclarer l’ouverture de chantier. 

Il faut donc nous attendre à voir arriver dans les jours qui viennent des camions et une pelleteuse.

Décidément ce PLU est vraiment tourné en faveur des promoteurs. Le maire ne fait pas son travail de protection de ses administrés. Il se retranche derrière le PLU mais c’est lui qui décide des règles à respecter. Avec ce flou il peut faire la pluie ou le beau temps. En tire-t-il une satisfaction ? Des reconnaissances ? Nul ne sait.

L’harmonie de cette place va être bouleversée. C’est un drame architectural irréversible cautionné par un homme qui se déclare protecteur du patrimoine dans ses différentes fonctions de présidence ou autre tant à la région qu’au département. »

Les DNA ont publié un article à ce sujet le 23 mai : « À peine le chapitre de la maison Riff refermé qu’un autre s’ouvre, et il pourrait bien, lui aussi, faire du bruit dans le landerneau. » Interrogé, le maire de Brumath répond que cette maison n’est pas protégée au PLU : « Nous avons une liste de 14 bâtiments protégés à Brumath, nous la respectons ».

Or nous avons retrouvé un tract électoral du candidat à la mairie Étienne Wolf, datée du 20 mars 2014 où l’on peut lire dans le paragraphe « Patrimoine » : « … le bâti ancien que l’on retrouve dans le centre de Brumath appartient au patrimoine et à l’identité de notre ville et nous entendons le préserver. Le PLU approuvé en 2012 a bien entendu inclus les immeubles remarquables de Brumath dans les éléments du patrimoine à préserver, ainsi que les 88 bâtiments classés figurant sur la base Mérimée du Ministère de la Culture ».

Tract électoral du candidat à la mairie Etienne Wolf, daté du 20 mars 2014

C’est très curieux, car Monsieur le Maire lui-même confirme qu’il n’y a que 14 bâtiments protégés à Brumath… On est vraiment loin du compte !

Le maire précise encore dans les DNA : « Le propriétaire avait présenté plusieurs versions différentes du projet qui ne respectaient pas le PLU. Le dernier était conforme. Comment refuser ? »

L’ASMA a donc consulté l’ABF (Architecte des Bâtiments de France) en charge du secteur. Dans son avis du 25 mai, ce fonctionnaire du ministère de la Culture écrit en parlant de la maison menacée : « Cette construction prend place harmonieusement dans le contexte paysager environnant et participe à l’authenticité, qualité et cohérence d’un lieu représentatif pour la ville. Sa démolition constituerait une perte patrimoniale irrémédiable. »

Avis de l'ABF du 25 mai 2021 sur la démolition
Avis de l'ABF du 25 mai 2021 sur la démolition
Avis de l'ABF du 25 mai 2021 sur la démolition
Avis de l'ABF du 25 mai 2021 sur la démolition
 
Avis de l'ABF du 25 mai 2021 sur la démolition

Et voici comment il qualifie le projet : « Le projet d’immeuble prévu sur ce terrain ne s’intègre pas harmonieusement dans le paysage urbain… Aucun élément dans la composition architecturale ne permet d’identifier une recherche de préservation du caractère du paysage urbain existant. Le projet est donc de nature à porter atteinte au caractère et l’intérêt des lieux avoisinants, au paysage urbain (art. R117-27 Code de l’urbanisme). »

Le maire de Brumath, contrairement à ce qu’il affirme, avait donc toute latitude pour refuser le permis, puisque cet article du Code de l’urbanisme, qui figure en toutes lettres au PLU de Brumath à l’article 11, stipule : « Le permis de construire peut être refusé ou n’être accordé que sous réserve de l’observation de prescriptions spéciales si les constructions, par leur situation, leur architecture, leurs dimensions ou l’aspect extérieur des bâtiments ou ouvrages à édifier ou à modifier sont de nature à porter atteinte au caractère ou à l’intérêt des lieux avoisinants, aux sites, aux paysages naturels ou urbains, ainsi qu’à la conservation des perspectives monumentales. »

Le centre bourg de Brumath va être profondément meurtri par la construction d’un immeuble cubique totalement déconnecté de son environnement en lieu et place d’une maison alsacienne.

Ce permis signé par le maire de Brumath en 2015 va entraîner aujourd’hui une blessure irrémédiable dans ce tissu bâti traditionnel au chevet de l’église catholique.

Une application intelligente de l’article 11 du PLU de Brumath aurait pourtant pu éviter d’autoriser ce parfait contre-exemple d’intégration d’une construction à son environnement.

L’atterrissage imminent de cet OVNI à l’arrière de l’église vient couronner l’absence de politique de préservation du patrimoine architectural et urbain. En 2009 déjà, la construction d’une résidence séniors privée, au gabarit disproportionné, dénaturait la rue Gustave Stoskopf toute proche, narguant la maison natale de l’artiste peintre, dramaturge et poète. L’histoire se répète puisque dans le cas présent, la construction de cet immeuble dénaturerait la place Geoffroy Velten narguant cette fois-ci la maison natale de cet homme politique philanthrope né dans la belle maison voisine en 1831.

Maison natale de Geoffroy Velten à droite

Maison natale de Geoffroy Velten à droite. © DE

Et encore très récemment la démolition accordée pour un autre immeuble des 17e et 18e siècles, rue du Général Duport, a été évitée de justesse.

La voie des recours n’ayant pas abouti en son temps, il ne reste plus qu’à souhaiter que Monsieur le Maire, s’il est soucieux du cadre de vie de ses administrés et aussi fervent défenseur du patrimoine qu’il l’affirme, évite l’irréparable en allant convaincre le propriétaire de renoncer à son funeste projet.

La dénaturation urbaine et architecturale du centre de Brumath sous les mandats du maire actuel, en place depuis 2001, interroge les défenseurs du patrimoine sur sa légitimité à présider le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE).

Stéphane Bern confirme son soutien à l'ASMA

« Alsace : une association se mobilise pour sauver les maisons à colombages »

Le journal Le Parisien a publié le 11 mai dernier un article signé Martin Antoine, au sujet de la sauvegarde de la maison Riff à Brumath, suite à une interview sur place de notre vice-président Denis Elbel par le correspondant local du journal le 28 avril.

« Grâce à une pétition signée un millier de fois et à la résonance médiatique de l’affaire, l’édile a finalement fait marche arrière. Le courrier public rédigé par Stéphane Bern a sans doute fini de convaincre l’élu ».

« En novembre dernier, Stéphane Bern n’avait pas eu de mots trop durs pour qualifier le maire de Geudertheim de « fossoyeur du patrimoine » alors que ce dernier avait autorisé la destruction d’une bâtisse traditionnelle dans sa commune. « Monsieur Bern a raison de s’en prendre aux politiques, ce sont eux qui ont les clés pour sauver les maisons à colombages », estime Bernard Duhem, le président de l’ASMA . »

Et Stéphane Bern de conclure en ces termes :

« Si ma notoriété peut aider l’ASMA, je m’en félicite. Je sais à quel point les Alsaciens sont attachés à ces maisons à colombages ! »

Retour sur « l’affaire » de la Maison Riff à Brumath : lettre de Georges Bischoff à Étienne Wolf

Dans notre Blättele spécial publié le 26 avril dernier, nous n’avons pas été en mesure de publier la lettre adressée à Étienne Wolf, maire de Brumath, par l’un de nos plus ardents soutiens, l’historien Georges Bischoff, qu’on ne présente plus.

Voici cette lettre :

 

Georges Bischoff                                                                     Ce 17 avril 2021

Professeur émérite à l’Université de Strasbourg

2, Allée Richard-Wagner

67000 Strasbourg

Monsieur Étienne Wolf

Maire de Brumath

Hôtel de Ville

Monsieur le Maire,

J’ai appris que vous aviez donné un avis favorable à la démolition de la maison du 23, rue du Général-Duport.

Venant après l’affaire, navrante, de la Maison Greder de Geudertheim, cette décision est un très mauvais signal donné à nos concitoyens.

En effet, elle légitime la mise à l’encan du patrimoine de notre région, sous couvert d’obsolescence et d’inutilité, sans tenir compte de sa valeur immatérielle et de sa dimension mémorielle. Elle va à l’encontre d’une pédagogie du partage de l’Histoire.

Je me permets de revenir sur quelques-uns des arguments qui militent en faveur de sa conservation, et, plus généralement, d’une politique de préservation qui ne soit pas simplement du « supplément d’âme » ou de la taxidermie culturelle.

Il ne s’agit pas de cultiver des orchidées, mais de s’occuper de son beau jardin.

Cette architecture vernaculaire a traversé le temps : c’est d’abord un témoignage unique, irremplaçable et, en dépit de sa modestie, ou plutôt, à cause de celle-ci, une composante irréductible de ce que nous sommes, ici même et maintenant. L’écrivain malien Amadou Empâté Bâ (1900-1991) avait coutume de dire « un ancien qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle » : cette formule vaut pour toutes les civilisations traditionnelles. Elle est d’autant plus pertinente qu’elle interroge la modernité, en lui donnant ses repères.

Qu’elles soient à pans de bois ou dans d’autres matériaux issus de l’environnement proche, ces maisons traditionnelles sont un cadre de vie familier, à l’échelle humaine. Elles sont « biosourcées », adaptables et recyclables et parfaitement compatibles avec la vie moderne. Leur valeur ajoutée sociale et culturelle compense l’effort consenti pour les rénover. Les aider à vivre, c’est faire preuve d’audace, au bénéfice des générations futures. L’architecture douce est l’antidote au béton.

J’ose croire, Monsieur le Maire, que vous avez conscience de ces enjeux, et que vous ne tenez pas à jouer le rôle de Ponce-Pilate au pays des Triboques.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.

                                                                                                       Georges Bischoff

Assemblée générale 2021 : c'est pour bientôt !

La date de notre AG 2021 qui délibérera sur l’activité des années 2019 et 2020 a été fixée au dimanche 4 juillet prochain à 10 heures.

Comme déjà annoncé, elle se tiendra à huis clos, hors la présence physique des adhérents. Pour des raisons techniques, elle ne pourra être suivie via Zoom que par une centaine d’entre eux qui se seront préalablement inscrits pour y assister. Le vote des résolutions inscrites à l’ordre du jour sera principalement effectué par voie électronique, mais un vote par correspondance sera néanmoins possible pour la petite cinquantaine d’adhérents dont l’adresse mail nous est inconnue.

Les convocations, postées il y a quelques jours, donneront à nos adhérents la marche à suivre pour prendre part au vote des résolutions et pour suivre l’AG via Zoom.

À la fin 2020, nous comptions plus de 800 adhérents à jour de cotisation. Atteindre rapidement la barre symbolique de 1000 renforcerait encore davantage le poids de notre association. Nous comptons sur les abonnés à cette lettre d’information non encore adhérents pour nous rejoindre. Rien de plus simple : cliquez ici. Merci 1000 fois !

La représentation picturale au cours des siècles, de nos villages, contribue aussi à la préservation de la mémoire de notre patrimoine. C’est pour cela que nous vous présentons régulièrement des tableaux, gravures, photos ou cartes postales anciennes qui montrent leur aspect dans les temps anciens.

Dans le Blättele précédent, nous vous avions proposé une huile sur toile du peintre alsacien Luc Hueber (1888-1974) représentant l’église Saint-Pantaléon de Gueberschwihr, vue depuis les hauteurs du vignoble, peinte en juillet 1932. À la suite de cette publication, un de nos très fidèles adhérents nous a fait parvenir une photo d’un tableau qu’il détient, signé du peintre alsacien Oscar Thurillot né à Mulhouse (1880-1950), représentant le même sujet, vu cette fois depuis la place du village, exécuté en décembre 1934. La neige de l’hiver a remplacé le soleil et les raisins de l’été. Ces deux tableaux nous font découvrir les deux faces d’un même lieu, peintes au début des années trente. Une représentation recto-verso en quelque sorte.

Église Saint-Pantaléon de Gueberschwihr, peinte par Oscar Thurillot

Clocher roman de l’église Saint-Pantaléon de Gueberschwihr, huile sur panneau signée « Thurillot », datée au dos « déc. 1934 ». © DH

La commune de Geudertheim révise son PLU !

L’un des avis d’appel public à la concurrence publiés dans les pages des annonces légales des DNA du 12 mai dernier a particulièrement retenu notre attention.

La commune de Geudertheim, défavorablement connue des défenseurs du patrimoine, a en effet décidé de réviser son Plan Local d’Urbanisme (PLU) et lance pour ce faire un appel d’offres à l’attention des bureaux d’architecture, d’ingénierie et de planification afin de réaliser les études suivantes dans le cadre d’une tranche ferme :

Phase 1 – Du diagnostic au PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable)

Phase 2 – Du PADD au PLU arrêté

Phase 3 – Du PLU arrêté au PLU approuvé

Ironie de l’histoire, à cela s’ajoutent trois tranches « optionnelles » que la commune choisira donc de réaliser ou non, ainsi définies :

Tranche optionnelle 1 : réalisation d’un repérage patrimonial

Tranche optionnelle 2 : réalisation d’une étude de caractérisation des zones humides

Tranche optionnelle 3 : réalisation d’un inventaire faune/flore

Après les nombreuses démolitions déjà subies par cette commune depuis des années, il est grand temps de réaliser enfin ce repérage du patrimoine bâti à protéger ! Nous suivrons avec intérêt cette révision du PLU de la commune, pour savoir si cette tranche optionnelle 1 a finalement bien été retenue. Mieux vaut tard que jamais diront les optimistes !

Selon l’annonce légale, le délai de dépôt des offres a été fixé au 2 juin « 2020 » (sic) à 12h00. Il fallait lire 2021 ; une coquille d’imprimerie ou une erreur subliminale des services de la commune suite à la démolition cette année-là de la « Maison Greder », bâtie en 1662 en plein centre du village ?

Les langues régionales : un patrimoine vivant au même titre que nos maisons

Suite à l’adoption de la loi dite « Molac » sur la protection des langues régionales, nous nous interrogeons dans cet article sur les possibles rapports entre la préservation du patrimoine bâti et celle du patrimoine linguistique de la région.

Le 8 avril dernier, la proposition de « loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion » déposée par le député breton Paul Molac a été adoptée par l’Assemblée nationale en deuxième lecture, avec un vote unanimement favorable de la part des députés alsaciens présents à l’Assemblée. Cette loi apporte des mesures de protection et de promotion des langues régionales dans trois domaines : le patrimoine, l’enseignement, les services publics via la signalétique et les actes d’état civil (1).

Mais quel rapport entre les langues et les maisons alsaciennes, nous direz-vous ?

Comme les maisons, les langues régionales sont un patrimoine vivant : elles témoignent de la façon de vivre de leurs locuteurs, de leur façon de se nourrir, de construire, de s’habiller, de travailler, de prier, de plaisanter, etc.

Comme les maisons, elles permettent de comprendre le monde qui nous a été laissé par nos ancêtres et de nous y inscrire à notre tour.

Comme les maisons, elles doivent être entretenues, préservées, valorisées, non pas dans une vision passéiste mais en les inscrivant au maximum dans la modernité, et c’est tout le défi qui se présente à la société alsacienne aujourd’hui.

En Alsace se pose aussi la question de ce qui est entendu par « langue régionale » : dans le système éducatif, c’est « la langue allemande dans ses formes standard et dialectales (alémanique et francique) », autrement dit le Hochdeutsch et ce qui est généralement appelé « alsacien », dont il faut cependant noter qu’il n’est que très peu utilisé dans cet enseignement de « langue régionale » qui privilégie la forme standard. Mais comme la maison à pan de bois n’est pas la seule forme possible de « maison alsacienne », ce qui est parlé historiquement en Alsace ne se limite pas aux dialectes germaniques : le welche (parlers dialectaux romans), le judéo-alsacien, le yéniche, le manouche, entre autres, font également partie du patrimoine linguistique de l’Alsace et méritent d’être protégés.

Comment aujourd’hui convaincre les locuteurs de l’alsacien (ou des autres langues historiquement implantées dans la région) que cela vaut la peine de préserver et transmettre leur langue aux générations futures, alors qu’au moins deux grandes langues standard, vectrices de modernité, sont enseignées à l’école ?

Comment intéresser les jeunes à l’alsacien et l’allemand quand il est nécessaire dans le monde désormais globalisé de maîtriser l’anglais, voire le mandarin ou le japonais ?

Comment faire vivre ce patrimoine riche et diversifié alors que la tendance reste à la standardisation et à la globalisation ?

C’est à peu près aussi difficile que de les convaincre de restaurer une vieille bâtisse plutôt que d’en construire une neuve, conforme aux standards de l’époque ! 

Les deux questions relèvent de la préservation de ce que certains appellent aujourd’hui la préservation de « la diversité bioculturelle » (2) : on peut en effet établir des liens, comme le fait l’Unesco, entre la dégradation de la biodiversité et celle de la diversité culturelle et linguistique. Autrement dit, quand des espèces vivantes disparaissent, les mots pour les désigner ainsi que leur environnement culturel (les maisons, les granges, les jardins, etc.) finissent par disparaître également. Peut-on alors aller jusqu’à penser que la prise de conscience écologique qui semble s’opérer à l’échelle mondiale serait un facteur d’explication au regain d’intérêt observé pour le patrimoine linguistique et culturel ?

En effet, comme pour la restauration des maisons traditionnelles, dont l’intérêt écologique a été largement démontré, on constate un engouement récent d’une partie des Alsaciens, notamment des plus jeunes, pour leur langue ancestrale, qui se manifeste sous différentes formes : nombreuses inscriptions en cours d’alsacien à l’Université de Strasbourg (qui ont conduit à l’ouverture d’un diplôme universitaire d’alsacien en septembre 2020), publications en alsacien sur les réseaux sociaux (Facebook, Whatsapp, etc.), utilisation commerciale de l’alsacien (affiche et slogans publicitaires, noms de marques ou de commerces, etc.), nouvelles émissions en alsacien à la télévision (Frach oder frech ou Sunndi’s Kàter sur France 3 Alsace) et à la radio (Rhin un Nüss sur France Bleu Elsass), etc.

Tout comme il est encore temps de sauver la planète, il est encore temps de sauver notre patrimoine culturel et linguistique !

(1) Voir l’analyse proposée dans : https://theconversation.com/debat-les-langues-regionales-peuvent-elles-survivre-sans-politique-linguistique-159588 

(2) https://biocultural-diversity.org/francais

La crise sanitaire et ses dommages collatéraux ont conduit à la diffusion de vidéos ou d’images humoristiques commentées en alsacien (appelées « mèmes »), notamment sur les attestations de sortie dérogatoire :

Mème crise sanitaire

Traduction du dialogue :

« – des attestations pour sortir »

« – alors que tout est fermé !! »

Reportage de France 3 Alsace à Hoffen et Lampertsloch

La journaliste de France 3 Alsace Noémie Gaschy a réalisé le 26 mai dernier un reportage dans le cadre de l’émission bien connue Rund Um, à Hoffen et à Lampertsloch, pour présenter deux projets de restauration de maisons à colombages.

Notre adhérente Delphine Haehnel, qui a mené à bien avec son mari Aymeric Ney, une superbe restauration à Lampertsloch nous raconte :

« Nous avons été contactés par une journaliste de France 3 pour passer dans l’émission Rund Um.

La journaliste souhaitait présenter d’une part le projet d’un jeune couple : elle est allée rendre visite à Maryne Scherer et Yves Fischer à Hoffen ; ils viennent de démarrer au mois d’avril dernier et sont en train de mettre à nu la maison de 1785 qu’ils ont achetée dans leur village dans le but d’en faire leur nid familial.

La journaliste souhaitait ensuite présenter un jeune couple qui a achevé la restauration de sa maison et qui y est installé. L’objectif était de mettre en avant les difficultés rencontrées tout au long du chantier et de souligner le fait qu’il y a de plus en plus de jeunes couples qui se lancent dans cette aventure. »

Nous tenons à remercier cette journaliste pour l’intérêt qu’elle porte à la sauvegarde de notre patrimoine bâti.

Le reportage sera diffusé le mercredi 2 Juin à 12h15 et à 18h50. Il sera possible de le visionner en replay sur la page Facebook de France 3 Alsace ainsi que sur YouTube. Il sera également mis en ligne sur le site internet de l’émission Rund Um.

Nota : Le projet de Hoffen a fait l’objet d’un article dans les DNA du 12 mai dernier. Ce jeune couple propose de suivre leur chantier sur leur page FB : Unser Fàchwarikhaus

Nouvelle intervention de l'ASMA au Lycée agricole d'Obernai
Intervention de Denis Elbel au Lycée Agricole d’Obernai le 19 mai 2021

@ DE

Notre vice-président Denis Elbel est intervenu à nouveau le 19 mai dernier au Lycée agricole d’Obernai devant une classe de seconde de 29 élèves pour leur parler pendant 3 heures de la maison à colombages, de l’intérêt patrimonial qu’elle représente, et de son avenir.

L’histoire du chantier de restauration d’une maison de 1717 à Schnersheim, illustrée de très nombreuses photos a permis de leur présenter les techniques permettant d’entretenir et de remettre en état charpente, couverture, enduits, etc., mais aussi de leur démontrer qu’une maison à pan-de-bois de 300 ans est parfaitement compatible avec les exigences du monde d’aujourd’hui sur le plan thermique en particulier, puisque des techniques d’isolation adaptées à ce bâti ancien – la projection de chaux-chanvre par exemple – ont été mises au point depuis plusieurs années et sont à présent disponibles en Alsace, ce qui n’était pas le cas auparavant.

L’origine le plus souvent locale des matériaux a été abordée également ; on recommande de nos jours l’emploi de matériaux biosourcés, mais la maison alsacienne, qu’elle soit en pierre ou en bois en est déjà une parfaite illustration. Nous sommes là en plein « développement durable ».

Les élèves ont été très attentifs également aux progrès faits pour trouver une solution patrimoniale adaptée à la question du remplacement des fenêtres, qu’il faut impérativement équiper de double-vitrage pour garantir l’isolation. Des solutions artisanales de fenêtres en bois sont maintenant parfaitement au point et permettent de contrer le piège commercial des fenêtres en PVC.

Ils ont été étonnés d’apprendre qu’une maison à colombages pouvait facilement devenir un bâtiment « basse consommation  » et que le label BBC Effinergie Rénovation n’est pas réservé qu’aux seules maisons en pierre.

Encore fallait-il en faire la démonstration !

Ce qui a le plus étonné leur professeur, c’est qu’à la fin de la présentation, un élève est venu lui expliquer le très grand intérêt qu’il y avait trouvé, en ces termes : « Monsieur, pendant vos cours, mais aussi pendant les cours des autres professeurs, je m’ennuie souvent, mais là, j’ai trouvé cet exposé passionnant et très instructif ! ».

Si tous les jeunes réagissent ainsi, nous pouvons reprendre espoir dans l’avenir de notre patrimoine bâti en Alsace !

PS : Message du professeur le lendemain : « J’ai eu l’occasion d’échanger ce matin avec les élèves enthousiastes suite à cette intervention et qui m’ont indiqué avoir appris beaucoup de choses sur les maisons alsaciennes ».

L'ASMA mise à l'honneur dans « Nos très chers monuments » sur France 3 Grand Est

Diffusé le 7 avril dernier, ce reportage peut être visionné ici.

L'ASMA sur les ondes de Radio Judaïca

Le 27 avril avril dernier, notre vice-président Denis Elbel a évoqué la protection du patrimoine bâti et les actions de l’ASMA au micro de Valérie Vial. L’interview est à découvrir ou à redécouvrir ici.

‘s Blättele mai-juin 2021 – Contributeurs

Denis Elbel, Pascale Erhart, Jean-Paul Mayeux et Maryline Simler.

Directeur de publication : Bernard Duhem.

 
 
 

‘s Blättele – Appel à contribution

Vous êtes adhérents à l’ASMA et vous souhaitez nous aider mais vous ne savez pas comment ? Vous avez quelque chose à raconter en rapport avec la sauvegarde de la maison alsacienne (l’histoire de votre maison, des photos de votre chantier, une découverte insolite dans votre village) ? Contribuez au Blättele ! Envoyez-nous votre article à contact@asma.fr et nous le publierons dans cette section.

Merci !

 
 
 

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