La hutte néolithique

Les premières constructions à structures de bois remontent à l’édification des huttes néolithiques dont on retrouve quelques traces en Alsace.

 

La maison archaïque

La maison à colombage date du Moyen-Âge. Malheureusement les vicissitudes de cette époque font qu’il ne reste plus guère de maisons datant d’avant le XVème siècle. Quelques gravures nous montrent des maisons de petite taille, très basses, massives plus larges que hautes, au poutrage et aux pièces de bois rudimentaires, sans préoccupation esthétique. Les fenêtres sont petites et carrées, souvent sans allège. Les toits à deux versants sont sans abattant.


Peinture murale d’un paysage urbain vers 1480

La maison médiévale

La maison dite « médiévale » est une autre évolution de l’architecture primitive. Un énorme progrès est réalisé grâce à la technique dite « des bois longs » en vigueur jusque vers le XVIème siècle : les poteaux corniers sont d’un seul tenant et sans poteau de faîtage.

Cette époque se caractérise par des assemblages à mi-bois. Les pièces horizontales s’y assemblent par tenons et mortaises.

Cependant la technique a ses limites. Elle ne s’adapte pas aux constructions en ville où l’on travaille en hauteur, ni à celles en encorbellement, pratiques dans les espaces réduits.

La maison Renaissance

Au XVIème siècle , dans les villes et le vignoble, l’apparition d’une nouvelle technique d’assemblage des pans de bois « les Bois courts » facilite la mise en place de l’ossature.

Les poteaux corniers sont interrompus au niveau de chaque étage par des sablières d’étage, avec lesquelles ils sont assemblés. Les poteaux et les sablières constituent le cadre. Les poteaux intermédiaires (montants) servent de support aux huisseries (fenêtres, portes) et les pièces obliques (décharges) assurent la triangulation qui garantit la rigidité. Enfin des entretoises horizontales servant d’appuis et de linteaux aux fenêtres verrouillent solidement l’ensemble à chaque étage.

Grâce à ce vaste jeu de construction la maison acquiert légéreté et solidité. Les toits sont tous à deux versants (à bâtière) ou (Sàtteldach) et ne comportent pas d’abattant.

Le faîtage est fréquemment coupé en ses deux extrémités pour former des croupes (Wàlm) comprenant une dizaine de rangs de tuiles. Des auvents protégent certaines parties des façades.

Balcons et loggias font leur apparition au sommet du pignon. Les balcons à galeries ornent le mur gouttereau donnant sur la cour.

Le décor est peu abondant. On voit cependant apparaître, intégrés au poutrage des losanges, des losanges barrés d’une croix de Saint André, des chaises curules.

Les inscriptions se limitent à une date, accompagnée parfois des initiales du couple constructeur.

Dans les villes du vignoble et sur les maisons bourgeoises, le décor est, dès cette époque, plus riche.

Le XVIIIème siècle

A partir du XVIIIème siècle, la maison alsacienne traditionnelle est à son apogée. Plus spacieuse, mieux aménagée, elle bénéficie de techniques nouvelles, apportées par les immigrés, notamment les Suisses, dont les célèbres charpentiers de la famille « Schini » installés à Zutzendorf en Pays de Hanau.

La méthode de construction reste celle des « bois courts », mais la disposition du poutrage n’est plus seulement fonctionnelle et solide, elle allie un souci d’esthétique et d’élégance. Les fenêtres plus hautes que larges donnent une allutre élancée aux habitations. On emploie de plus en plus de poutres moulurées et la figure du « Mann » apparaît.

 

La fausse-croupe se réduit jusqu’à ne plus compter que 4 à 6 rangs de tuiles. Deux ou trois auvents superposés font souvent le tour complet de la maison protègeant les ouvertures et les façades contre les intempéries.

Le toit « à la Mansart » – de Jules Hardouin Mansart – coiffe les presbytères et certaines maisons bourgeoises.

Les garde-corps des balcons sont ornés de balustres tournées ou sculptées de style Louis XIV ou Louis XVI, croix de saint André ou losanges barrés. Sur les maisons « Schini », on trouve deux balcons superposés, aux balustres sculptés très rapprochés, ornant le pignon sur rue.

 

Les inscriptions gravées sur le poteau cornier ou la sablière d’étage sont plus longues. Le nom du couple constructeur y figure désormais en toutes lettres. Il est souvent accompagné de symboles divers : emblèmes religieux ou porte-bonheur, outils professionnels.

Le XIXème siècle

Le style du XIXème siècle se caractérise par son élégance, les dimensions des cours et le luxe du décor en pierre de taille du portail. L’édification de maison à colombage est stoppée avec l’apparition de la mode de construction en pierre ou brique vers 1870. En même temps, dans un souci de modernisation et pour ne plus les faire ressembler à des « maisons de paysans », les façades sont crépies. Bien des colombages sont donc entaillés, recouvert de treillis de fils de fer ou de véritables armatures de clous pour faire tenir le crépis.

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